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Cette histoire s'intitule : "La seule fois où j'ai abordé une meuf dans la rue et où j'en ai payé le prix pendant cinq ans." #TitreDeTravail

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Merci de mettre vos filtres sepia on part en 2004 quand j'avais dix huit piges et que j'étais encore à Lyon, jeune, naïf et un peu gauche.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Je traînais à Hotel de Ville quand je croise un groupe de gens, dont une fille, grave mimzou délire goth-punk. Nos yeux se croisent.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

La meuf me fixe, genre ultra insistant, donc je la fixe, d'où je la connais, quel est ce bail ? On s'entre dépasse, je tourne à l'angle.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Deux minutes après j'ai une montée de seum j'ai BESOIN de savoir, je me retourne, je cours, j'espère retrouver le groupe, oui, c'est eux !

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Je: Excuse moi, tu me regardais, on se connait ?
Elle: Non.
Je: Mais pk alors ?
Elle: Bah t'étais grave mignon j'ai maté quoi.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Escalade extrêmement rapide de cette situation. pic.twitter.com/gOvPRMdKNq

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Ses potes commencent à se marrer ils passent en mode "shalala n'aie pas peur shalala file lui ton 06". Tout le monde rougit oh la la.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Je note dans mon vieux Sony Ericsson, avec clavier écran tactile et stylet, prouvant par là que j'ai les moyens et oui on se la raconte.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Elle me texte qu'elle habite à Mâcon (équivalent zone 6 de Lyon), qu'elle est en ville que quand elle va voir sa grand mère faut patienter.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Le temps passe, une fenêtre d'opportunité s'ouvre j'entends les oiseaux qui chantent que je vais pécho. On se prévoir un petit Ciné Cité.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

L'élément perturbateur arrive vkt.
(=vous inquiétez pas)

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Le jour dit, elle m'appelle "en fait je peux pas sortir seule est-ce que ça dérange si ma grand mère vient avec nous au cinéma ?".

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Red flag aussi red que le tee d'un figurant qui se fait dégommer en début d'épisode de Star Trek. Mais REMEMBER j'ai 18 ans je suis teubé.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

"AH AH PAS DE PROBLÈME QU'ELLE VIENNE."

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Je suis donc au Ciné assis entre mon rencard et sa grand mère, qui ne dit rien et sourit juste de temps en temps.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Dans la panique j'avais oublié de changer de film. On regarde Bridget Jones 2. Et je pokerface comme jamais pendant les scènes de cul. :|||

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Fin du calvaire, retour au métro. La nana congédie sa grand mère "tu peux nous attendre là bas 2min stp" pour pouvoir me rouler une pelle.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Retour à la maison de l'angoisse, je pèse le pour et le contre de tout ce qui vient de se passer. Assez rapidement je prends ma décision.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

"J'ai passé un bon moment mais avec la distance c'est vraiment trop compliqué pour moi je préfère qu'on en reste là."

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— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Elle m'appelle direct, passe de "je comprends pas" à "gros fils de pute de merde je vais te planter" real quick. Montée de panique.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Elle passera le mois qui suit à m'appeler TOUS LES JOURS sur mon portable pour m'insulter. Sans parler des textos. Je fais le mort. PLS.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Quand elle pige que ça marche plus elle step-up son game, trouve mon 04 dans l'annuaire et appelle chez mes parents. Tous les jours.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Quand je décroche c'est super combo d'insultes quand c'est mes parents elle raccroche direct. Ils commencent à me demander des explications.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Finalement je m'organise, je me renseigne sur Altavista à l'époque on galérait comme on pouvait pour stalker. CSI: 56k on savait rigoler.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

J'appelle chez ses parents, elle décroche. Je lui sors tous son dossier, et je lui dis que la prochaine fois sa daronne va décrocher.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Que je lui raconterai tout, que je lui ferais une belle reluire des textos d'insultes et que je serai super content d'en parler avec elle.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

La nana me fait jurer de rien faire. Elle raccroche et ne me rappellera plus jamais.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Le générique commence à dérouler, featuring le Reilly as OhGodWhy, réalisé par… BRUIT DE DISQUE RAYE.

Oh non.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Flashforward époque Facebook.

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HOLY SHIT. pic.twitter.com/F0WObw4Txq

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Plot twist, le vrai nom, et je déconne pas c'est 100% sans trucage, de cette nana, c'est "Deville".

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Bien sûr j'accepte l'invitation car je suis curieux ET COMPLÈTEMENT CON..

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Elle slide dans mon Messenger ->>>

"Ah salut j'ai retrouvé mon nom dans mon répertoire je me demandais comment tu allais !!"

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Je lui parle en long et en large de ma copine de comme je suis trop amoureux d'elle qu'est-ce qu'on est heureux. pic.twitter.com/MWzRNtdXbE

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

La conversation s'arrête là, mais on reste connectés sur Facebook car j'ai besoin de stalker car j'ai mérité après tout ça et oui.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Le temps passe, après quelques mois je vois son ventre qui s'arrondit au fil des profile pics je suis content pour elle je suppose.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Son enfant naît, elle tague le père sur les photos j'essaie de resister non cela ne me concerne pas je… je…

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

*clic pic.twitter.com/0oRcKcAYDw

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

La PP du mec. C'est lui avec l'enfant dans une main, et UN SEMI AUTOMATIQUE dans l'autre. En train de braquer l'objectif de la caméra.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

UN BÉBÉ ET UN GUN ET UN MEC TORSE NU.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Trois mois plus tard elle le plaque parce qu'il a niqué une de ses copines. Source : une photo de plage avec du texte rose en comic sans ms.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

J'unfriend tout ce beau monde et je fous le feu derrière moi. Genre my job here is done. Allez kiss kiss les amis.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Je suis à Paris, je suis maqué et heureux, je taille ma route, luckyluke.jpg all the way jusqu'à l'horizon.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Générique de fin, pour de vrai cette f…

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

On est CINQ ANS PLUS TARD.
Quand soudain mon téléphone. pic.twitter.com/lLziqX3Rv7

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Je reconnais pas le numéro, tiens c'est étonnant ah ah qui c'est dis donc.

Un indice en bas de votre écran : #teubé

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

"Hé salut, j'ai retrouvé ce numéro au fond de mon téléphone, mais c'est toi Matthias ? Tu te rappelles de moi ?"

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Je. pic.twitter.com/nQDqq4QyWg

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Je lui dis que je me rappelle bien, que je me rappelle comment elle a harcelé ma famille pendant des semaines.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Je lui dis que j'ai son nom, son adresse, celle de ses parents. Qu'il ne faut plus jamais qu'elle ne m'appelle.

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Supprime. Mon. Numéro. pic.twitter.com/9cNpXNetak

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Je lui dis que je vais raccrocher, et qu'on ne se parlera plus jamais. Je lui souhaite le meilleur pour sa vie. Adieu.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

OFF.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

Je n'ai plus jamais entendu parler d'elle.
Je n'ai plus jamais abordé une inconnue dans la rue. C'était la seule et unique fois.

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016

[Générique]

— Benjamin LeReilly (@LeReilly) 4 juillet 2016