La création du numerus clausus prend ses racines dans la contestation par certains médecins du mouvement de mai 1968 dans les universités. Il s'agissait en particulier de lutter contre le syndicat SNEsup qui défendait l'ouverture des études en général, médicales notamment. pic.twitter.com/Z5UzmPJ1au
— Nicolas Da Silva (@dasilva_p13) January 1, 2023
A la demande du SNEsup et d'autres organisations étudiantes, le gouvernement supprime le concours de l'externat qui permettait de réserver aux seuls lauréats des responsabilités hospitalières (et donc une meilleure carrière).
— Nicolas Da Silva (@dasilva_p13) January 1, 2023
Face à la suppression de l'externat et à la remise en cause des institutions et hiérarchies traditionnelles du monde médical, un groupe de médecins hospitaliers conservateurs se réunit dans un syndicat dont l'objectif est explicitement "contre-révolutionnaire". pic.twitter.com/LT0GmjepJl
— Nicolas Da Silva (@dasilva_p13) January 1, 2023
Ce syndicat, le Syndicat autonome des enseignants de médecine (SAEM), veut réserver la profession à une "élite" et s'oppose à la massification de des études universitaires au nom de la qualité des soins.
Il veut distinguer les "élus" du "flot", du "troupeau" de la "masse". pic.twitter.com/gf2dT6n2rd
— Nicolas Da Silva (@dasilva_p13) January 1, 2023
En 1971, le gouvernement cède et créé le numerus clausus. Jusqu'en 1977, il reste près de deux fois plus élevé que ce que souhaitait le SAEM (9170 contre 4000). Ce n'est qu'après cette période que l'Etat diminue drastiquement le numerus clausus… pour faire des économies.
— Nicolas Da Silva (@dasilva_p13) January 1, 2023
Pourquoi ce n’est qu’en 1971 que l’État cède a une revendication de toujours de la frange la plus « libérale » de la médecine? Parce que ses intérêts s’alignent a ce moment là avec ceux des médecins : c’est à cette période que l’État accentue ses volonté de maîtrise des dépenses.
— Nicolas Da Silva (@dasilva_p13) January 1, 2023
Une note de la Direction du budget de 1969 explique avec précision en quoi le numerus clausus pourrait être un outil utile de maîtrise du budget. Comme les médecins sont de plus en plus conventionnés depuis 1960, chaque médecin supplémentaire élève le budget de la santé. pic.twitter.com/UX3MQKze9k
— Nicolas Da Silva (@dasilva_p13) January 1, 2023
Du fait du remboursement par la Sécu des consultations, la formation de médecin devient l’équivalent d’une formation de quasi-fonctionnaires pesant sur les budgets publics. Former un médecin à des conséquences budgétaires que n’a pas la formation d’un avocat ou d’un maçon.
— Nicolas Da Silva (@dasilva_p13) January 1, 2023
Or il est plus facile politiquement de limiter le nombre de médecins formés (les syndicats ne s’y opposent pas et sont mêmes d’accord car cela renforce leur pouvoir politique et économique) que de limiter les honoraires des medecins ou les remboursements aux patients. pic.twitter.com/dACv0ugsyn
— Nicolas Da Silva (@dasilva_p13) January 1, 2023
Les effets très puisant sur les budgets du numerus clausus se font ressentir à long terme, ce qui épargne les dirigeant politiques qui prennent ces décisions. A l’inverse, la non revalorisation des honoraires médicaux ou les déremboursement font l’objet de luttes immédiates.
— Nicolas Da Silva (@dasilva_p13) January 1, 2023