La violence du déracinement
Arriver en France à un jeune âge est une véritable épreuve. À l'école, être « le nouveau » expose au rejet, surtout lorsque le racisme s’en mêle. Cette jeune femme nous raconte son expérience de la violence du déracinement.
Le déracinement pour un enfant peut être source de violence : il doit s’adapter à une nouvelle langue, reconstruire ses repères et affronter des difficultés d’intégration. À l’école, être « le nouveau » est déjà un défi mais lorsque s’y ajoute le racisme, cela devient un véritable calvaire. L’accent et les différences culturelles peuvent susciter moqueries, exclusions voire même des violences physiques. C’est dans ce rejet que naît l’envie de « retourner au pays », là où il se sentait en sécurité, entouré et accepté. Confronté à un environnement qui l’exclut, il peine à s’y projeter.
Un témoignage de @zetsufromkono
Je suis arrivé en France en 2013 je devais avoir 12 ans c’etait d’une violence monstre .
Passer d’être une fille normal a une noire moche avec un accent dans un environnement qui m’étais hostile m’a traumatisé, j’avais l’impression d’être un petit monstre aux milieux d’eux— 𝓛’𝓪𝓫𝔂𝓼𝓼𝓮 🕳️ (@zetsufromkono) February 23, 2025
J’avais 0 des codes sociaux, des coutumes et le pire j’avais un accent “africain” ma socialisation a tellement été difficile, l’harcèlement que j’ai vécu je vais jamais oublier . On était que 4 noirs mais eux étaient née en France nos situations étaient complement différentes.
— 𝓛’𝓪𝓫𝔂𝓼𝓼𝓮 🕳️ (@zetsufromkono) February 23, 2025
Je mangeais seule c’etait si humiliant pour moi je voyais bien la pitié dans leurs yeux mais personne ne voulais se mélanger avec moi , jetais si seule que j’ai arrêté de manger le midi au réfectoire c’etait un supplice , j’essayais de parler aux autres
— 𝓛’𝓪𝓫𝔂𝓼𝓼𝓮 🕳️ (@zetsufromkono) February 23, 2025
Mais je voyais bien qu’ils comprenaient pas mes expressions et etaient emmerdé à l’idée de se mélanger à moi, j’étais seule dans ma situation, et personne n’allait me comprendre. Y’a deux situations qui m’ont traumatisé et jusqu’à aujourd’hui j’ai mal au cœur
— 𝓛’𝓪𝓫𝔂𝓼𝓼𝓮 🕳️ (@zetsufromkono) February 23, 2025
La première est que mon harcèlement était tellement violent que c’était coutume de m’arracher mes affaires et une fois dans le bus scolaire ( ça ressemble à un flixbus ou ouibus avec les escalier pour monter )un élève en passant m’a arraché mon telephone pour fouiller dedans
— 𝓛’𝓪𝓫𝔂𝓼𝓼𝓮 🕳️ (@zetsufromkono) February 23, 2025
Et quand je lui ai demandé de me le rendre il m’a juste poussé dans les escaliers c’etait d’une violence que je suis sortie en boitant du bus et je suis rentrée chez moi en pleure et je mettais fais une entorse, j’avais rien fais j’étais juste pas comme eux .
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L’autre fois est celle qui me fais le plus de mal encore aujourd’hui, on était 4 noirs et les 3 autres étaient de la même famille et aussi mes voisin( 1 fille et 2 garçons) et c’etait la seule amie que je mettais faites je me sentais enfin dans un groupe sachant qu’on étaient 3
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Moi, l’autre seule 👧🏿 et une blanche j’avais enfin des amies j’étais enfin comme les autres autour de moi j’usqu’au jour où elles m’ont dit qu’elles voulaient manger seule wow, moi qui avais enfin des amis c’etait d’une violence j’avais pas mangé le midi pour pas être seule.
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Je sais quà cause de cette socialisation compliqué je me suis renfermé sur moi même et ça a fait de moi ce que je suis aujourd’hui, je déteste sortir de chez moi même de ma chambre je préfère rester seule, l’autre conséquence c’est aussi ma colère j’ai tellement eu mal
— 𝓛’𝓪𝓫𝔂𝓼𝓼𝓮 🕳️ (@zetsufromkono) February 23, 2025
Trouvé ça injuste et incohérent que je suis devenue de plus en plus colérique. J’ai encore aujourd’hui pas l’impression d’être chez moi avec les mien et je ne compte pas finir ma vie ici je veux juste rentrer chez moi là où je me sens comme tout le monde
— 𝓛’𝓪𝓫𝔂𝓼𝓼𝓮 🕳️ (@zetsufromkono) February 23, 2025
Et c’est pour ça que je refuse que vous vous accapariez tout ce qui fait de nous ce que nous sommes et qui a conduit à notre souffrance .
— 𝓛’𝓪𝓫𝔂𝓼𝓼𝓮 🕳️ (@zetsufromkono) February 23, 2025
Ce précieux témoignage nous rappelle à quel point le déracinement peut être une épreuve d’une grande violence pour les personnes immigrées, quel que soit leur âge. L’arrivée dans un nouveau pays, ici la France, est bien plus souvent subie que choisie, en particulier pour un enfant qui n’a pas son mot à dire dans cette transition. Face à cette réalité, il est essentiel d’éduquer les enfants nés en France à comprendre ces parcours, à faire preuve d’empathie et à être à la hauteur de cet enjeu dans leur quotidien, notamment à l’école.
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