Ce jour où j’ai quitté mon conjoint violent
Il y a des jours dont on se souvient toute sa vie.
Quitter un conjoint violent est une étape périlleuse. Il faut préparer son départ, souvent avec un ou plusieurs enfants, le tout sans les alarmer ni sans que son conjoint s’en doute. Il faut prévoir un refuge, que ce soit dans une maison d’hébergement faite pour cela (mais dans ce cas, une planification avec une intervenante spécialisée en violence conjugale doit être faite en amont ce qui peut être compliqué), soit chez une amie le temps de reprendre ses esprits. Il faut ensuite préparer ses effets personnels (comme la copie de certains documents officiels). Et surtout, il faut trouver le bon moment.
Un témoignage de @avocatmimi
Il y a deux ans, à cette heure-ci je m'arrêtais sur une aire d'autoroute pour changer la couche de ma 2eme.
J'avais fait un jeu avec les filles : y'avait du feu par terre et il fallait aller le plus vite possible.
Elles riaient.
Moi j'étais terrorisée.— avocatmimi (@avocatmimi) March 4, 2025
J'avais fui mon domicile 1h30 plus tôt en faisant croire que j'allais au travail avec les filles.
J'étais terrorisée qu'il soit déjà au courant et qu'il soit en train de me poursuivre.Ma soeur était en train d'appeler ma famille pour les prévenir.
— avocatmimi (@avocatmimi) March 4, 2025
Une dame que je ne connaissais pas était en train de préparer sa maison pour m'accueillir à l'autre bout de la France.
— avocatmimi (@avocatmimi) March 4, 2025
Je me souviendrai toute ma vie de ce trajet, de cette survie, de cette fuite.
J'étais terrifiée et légère.
J'avais des bleus partout et le cœur en miettes.
J'avais pas une culotte de rechange sur moi.
J'étais libre. Plus rien n'avait d'importance.
— avocatmimi (@avocatmimi) March 4, 2025
Je le redis, je ne suis pas courageuse.
Cette fuite était juste nécessaire, pour moi et les filles.
Je ne souhaite à personne cet état de survie, qui arrive sans que vous le décidiez finalement, face aux circonstances.
— avocatmimi (@avocatmimi) March 4, 2025
Aujourd'hui, 2 ans après, mon PTSD est toujours là, les pleurs, les angoisses, les crises.
Mais vous savez-quoi ?
Il y a quelques jours, j'ai pu dire "je suis bien dans mes baskets."
La suite sera douce ❤️.
— avocatmimi (@avocatmimi) March 4, 2025
Pour saisir la difficulté d’un tel départ, il faut comprendre le phénomène d’emprise. Au départ, il s’agit d’une relation banale. Le prédateur est dans une phase de séduction et bombarde sa compagne d’amour. Avant d’installer, petit à petit, une relation de pouvoir et de domination qui instrumentalise la proie, c’est-à-dire la réduit à l’état d’instrument, la déshumanise et la dévalorise, voire la détruit. Il reste extrêmement difficile d’en sortir.
Pour en savoir plus, une autre histoire qui s’est terminée devant les tribunaux cette fois :
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