Lors de l'Accident des latrines d'Erfurt, en 1184, près de soixante nobles périrent noyés dans une fosse septique après l'effondrement jusqu'aux latrines de plusieurs étages de la cathédrale d'Erfurt en Allemagne, où ils tenaient une importante assemblée.
— Dr. Orodru (@Hugorodru) August 22, 2022
Nouveau thread sur les graffiti de Pompéi, sur un sujet encore subtil et délicat, au cœur des fondements invariables de l'humanité : insultes, malédictions et imprécations dans le monde romain, ou l'art de l'injure antique ! ⬇️⬇️⬇️
— Dr. Orodru (@Hugorodru) October 1, 2018
Comme nous l’avons vu précédemment, les fameux cacatores occupent certes une bonne part des préoccupations des citoyens de Pompéi ; mais, quand nulle citerne ou mur public n’est en danger, on n’arrête pas pour autant de s’insulter avec joie !
https://t.co/kuIg79yPEi— Dr. Orodru (@Hugorodru) October 1, 2018
Commençons, pour donner le ton, avec cette insulte d’une rare violence :
– Epaphra glaber es ; soit, littéralement : « Epaphras, t’as pas de pooiils !! ».
Ça fait mal hein. Ce n’est que le début. pic.twitter.com/qRfMnjTigU
— Dr. Orodru (@Hugorodru) October 1, 2018
Enchaînons avec une inscription pleine de rebondissements. Sur la première ligne on lit: Agato Herrenni serus rogat Venere: "Agathon esclave de Herrennius prie Venus" ; or juste en dessous, on a ajouté d’une main tremblante: ut periat rogo "bah moi je prie pour qu’Agato il CRÈVE" pic.twitter.com/WLw7z1WY3C
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La personne visiblement déçue par ledit Agathon semble avoir été vite reconnue par l’intéressé, qui a ajouté, juste en dessous : salve Gutta : « ha coucou Gutta. ».
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(On notera le caractère cosmopolite de Pompéi à époque romaine: Agathon est un esclave d’origine grecque s’exprimant en latin, et Herrennius un nom osque latinisé, les Osques étant les fondateurs de la ville, qu’ils ont par la suite reconquise aux Grecs)
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L’étonnante impiété de ce détournement d’une prière à Vénus n’est pas un exemple isolé de témoignage d’amertume envers la déesse de l’amour, comme l’indique ces vers : Quisquis amat veniat Veneri volo frangere costas "qu’ils viennent, les amoureux : Vénus, j’lui pète les côtes" pic.twitter.com/8K4UmweYoa
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(La suite s'améliore pas : fustibus et lumbos debilitare deae / si potest illa mihi tenerum pertundere pectus / quit ego non possim caput illae frangere fuste : « j’lui casse les reins à coup de bâton, si elle peut briser mon cœur tendre pourquoi je lui briserais pas sa tête ?»)
— Dr. Orodru (@Hugorodru) October 1, 2018
Mais les insultes n’ont pas toujours cette verve poétique et sont bien souvent plus laconiques, dans le genre : Or te egrotes « je PRIE pour que tu crèves », ou bien : Fuibus egrotes « Crève, Phoebus. », ou juste : Egrota. Egrota. Egrota, soit « Crève, Crève. Crève ! » pic.twitter.com/IWDvvIBFxP
— Dr. Orodru (@Hugorodru) October 1, 2018