L’automobile est donc devenue largement aliénante. Alors qu’elle nous fait souvent perdre du temps, il est devenu très difficile de s’en passer. En outre, elle spolie « les autres usagers de la chaussée (piétons, cyclistes, usagers des trams ou bus) ». 11/25
— Samy Bounoua (@BounouaSamy) March 9, 2023
Au demeurant, quand André Gorz dénonce « l’automobilisme », il ne dit rien de très nouveau. Cette « idéologie sociale » fait l’objet de contestations depuis la fin du XIXe siècle. Comme l’explique l’historien François Jarrige, …. 12/25 pic.twitter.com/RXJv4mxKje
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« l’adoption de la voiture fut le résultat d’un intense travail de propagande. » Dès 1898, l’Automobile club de France organise dans le jardin des Tuileries la première exposition internationale d’automobiles. Un quotidien influent, « L’Auto », est créé deux ans plus tard. 13/25 pic.twitter.com/jN8Jnc6Dpj
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Cette « propagande » vise à convaincre la partie de la population rétive à « l’automobilisme ».
Bien avant André Gorz, Léon Bloy s’effrayait de « la folie furieuse de l’automobilisme ». C’était en 1903, au lendemain de la course Paris-Madrid, qui a tué 10 personnes. 14/25 pic.twitter.com/jVmzt2SC51— Samy Bounoua (@BounouaSamy) March 9, 2023
Le risque d’accident est alors le premier motif de plainte. La presse se fait l’écho des inquiétudes des « passants ». Le 18 janvier 1902, par exemple, le journal satirique « L’assiette au beurre » consacre un numéro spécial aux « tueurs de routes ». 15/25 pic.twitter.com/rPJbGLYpVA
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En 1907, le juriste Ambroise Colin fonde la Société protectrice contre les excès de l’automobilisme. Son but est de contraindre les conducteurs à indemniser les victimes d’accidents routiers. Dans les campagnes, on craint les voitures « tueuses de poules ». 16/25
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Pour répondre à ces craintes, les autorités légifèrent : en 1893, la législation française fixe la vitesse maximale dans les agglomération à 12 km/h. Dans certaines villes, cette vitesse ne doit pas dépasser celle d’« un homme au pas dans les passages encombrés. » 17/25
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Dans le canton suisse des Grisons, l’usage de la voiture individuelle est interdite dès 1900. Cette interdiction est confirmée par 10 votations populaires jusqu’en 1925 (cependant, les ambulances et les camions de pompiers restent autorisés). 18/25 pic.twitter.com/k3drS2cvh5
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Aux États-Unis, où le modèle de la voiture individuelle s’est imposée bien plus vite qu’en Europe, des protestations similaires ont été formulées. En juin 1922, un monument aux enfants victimes d’accident de voiture est même inauguré à Baltimore, en présence du maire. 19/25 pic.twitter.com/k82HeTaq1D
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Outre le risque d’accident, les opposants à l’automobilisme refusent l’invasion de la route par les propriétaires de voitures. Dans le camp socialiste, ce refus est même considéré comme « une forme nouvelle de la lutte des classes ». 20/25
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