C'est le genre de confusion qu'on voit par exemple sur le rôle de la sérotonine dans la dépression : la sérotonine n'est pas un simple niveau de bien-être qu'il faudrait contrôler car s'il est trop bas on ferait une dépression.https://t.co/3gZXRqYtSk
— Jérémie Naudé (@JeremieNaudeFR) January 15, 2023
La théorie de la sérotonine comme cause de la dépression vient d'un malentendu sur les antidépresseurs qui augmentent le niveau de sérotonine dans le cerveau. Mais on n'est pas fatigués par manque de vitamine C (pourtant on peut en prendre pour se donner un coup de fouet).
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Donc on ne comprend pas toutes les actions mecanistiques de la sérotonine, et on sait que ce n'est pas l'hormone du bonheur, mais on a observé que booster son niveau aidait certaines personnes faisant une dépression. Ce sont deux questions différentes.https://t.co/aQ1mpEE6f1
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Je le précise car il ne faudrait pas tomber dans la position inverse qui serait "si la sérotonine n'est pas l'hormone du bonheur alors les antidépresseurs ne fonctionnent pas": ils restent une bonne indication faute de mieux (même s'ils ne marchent pas toujours).
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Un autre aspect des liens entre dépression et biologie est qu'il ne faut pas faire de fausses opposition entre des niveaux biologiques, psychologiques et sociaux. Un trouble psy c'est la rencontre entre ces facteurs imbriqués.
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On retrouve le même principe pour l'ocytocyne : ça a d'autres rôles que l'amour ou l'attachement, et l'attachement a plein d'autres bases biologiques que l'ocytocyne. On dit que le système est redondant : plusieurs mécanismes sont possibles (heureusement)https://t.co/VaPQyZpOGM
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J'arrive à la limite de 25 tweets 😬 je fais une pause et je reprends avec la dopamine pour illustrer qu'il ne faut pas passer juste de "1 molécule = 1 fonction" à "1 molécule = plein de fonctions, 1 fonction = plein de molécule" qui serait un peu flou.
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La dopamine se retrouve donc impliquée dans des fonctions aussi diverses que la récompense, la motivation, la motricité, le stress, la perception du temps, la mémoire… bien loin de l'image de l'hormone du plaisir. Comment décrire alors le rôle de la dopamine ?
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Un point de départ c'est le rôle de la dopamine dans la récompense : si une molécule est libérée quand on obtient une récompense, c'est bien qu'elle doit nous donner la sensation de plaisir ? Pas forcément.https://t.co/hWNUC4qBIq
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Si on bloque la réception de la dopamine, un animal va quand même consommer une récompense qu'on lui propose, et avoir des réactions faciales de plaisir (chez les mammifères, il y a des analogues de la réaction des bébés quand ils goûtent quelque chose de sucré). pic.twitter.com/OirGIObvS2
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