Thread : faut-il arrêter les croisières ?
0
Le compte @YachtCO2tracker suit les trajets de plusieurs yachts de luxe pour dénoncer l’incroyable production de CO2 de ces derniers. Notre ami Bernard Arnault a longtemps été dans son viseur. Aujourd’hui, il nous alerte sur un autre problème, un peu plus général.
Un thread de @YachtCO2tracker
Pour une fois, on va laisser de côté les ultra riches, pour se concentrer sur les "moins riches mais riches quand même" dans le cadre des bateaux de croisière. On va parler empreinte carbone, empreinte sociale et cramer le capitalisme 🔥🔥🔥 ⤵️
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Depuis un mois, nous suivons chaque jour les allées et venues des bateaux de croisières dans le port de Marseille avec @SCroisieres . Cela nous permet d'évaluer les conséquences ( les dégâts 💀) sur l'environnement et la santé qu'engendrent ces trucs.https://t.co/UelQOYfaEL
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Emportant entre 2000 et 6000 passagers, ces bateaux sont des mastodontes :
+de 1000 membre d’équipages et une capacité de production d’énergie à bord de 30 à 80 MW (l'équivalent d'une petite centrale électrique, ou 80% du parc éolien de la région PACA)https://t.co/UiiuBcDsyJ— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Ces bateaux coûtent très cher (jusqu'à 1 milliard d’€) et appartiennent le plus souvent à des grands groupes (MSC, Pinault, Costa, ….). pic.twitter.com/eLrPEExPcr
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
L'entretien coûte aussi cher… (+ de 100 M€/an)
Pour ça, les grands groupes ont une solution magique : tout simplement ne pas payer la note.https://t.co/jUMuCpeAkc— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Et pour anticiper le fameux : "oui mais ça crée de l'emploi" : on a l'exemple parfait du problème de la création d'emploi dogmatique sans jamais soulever la question des conditions de travail :
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Eh oui, ces supers compagnies qui s'en foutent du climat mais "waw ils créent de l'emploi" n'ont aucun scrupules à exploiter des travailleur·euses : la plus grandes partie des personnes qui bossent à bord sont sur des contrats qui permettent de les sous-payer et
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
et dans des conditions sanitaires catastrophiques, sans même parler du manque de formation concernant la sécurité.https://t.co/LdaU5SiXp1
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Patrick Chaumette, professeur de droit à l’@UnivNantes dit : « Si l’on veut accueillir un maximum de clients, il faut des prix défiant toute concurrence ; les coûts de fonctionnement étant importants, il reste une seule variable d’ajustement : la masse salariale. »@humanite_fr
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Quand une entreprise 🔥 les conditions de travail d’un·e travailleur·euse au point de lui faire perdre la santé, ce n'est pas la boite qui assume la prise en charge de la santé (burn out, accident du travail,…). De fait, ils payent pas de cotisation sociale pour les marins.
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Si la solidarité du système de soin existe chez nous par ex, ce qui n'est pas forcément le cas ailleurs.
Comment peut-on accepter que ces entreprises maltraitent ses salariés et qu'en plus elles s'exilent fiscalement en refusant de participer à notre modèle social ?— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
2eme point : l’écologie.
Les moteurs de ces navires consomment des tonnes de carburant, qui sont en plus souvent de mauvaise qualité et qui émettent des tonnes de CO2 et de particules fines. (on vous a fait un p'tit dessin 🤓) pic.twitter.com/JUQwuCc9Lr— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Ces rejets sont un poison pour la santé, dégradent les infrastructures et polluent les surfaces agricoles (miam).
Si bien que la commission européenne a émis une grille pour évaluer les coûts d’une telle pollution (et qu'on va utiliser)https://t.co/5sF2AUgEWz— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
1 mois d'escale à Marseille en basse saison = coût évalué à près de 6M€.
On n'a pas vu passer le chèque des croisiéristes aux habitant·es de Marseille
Pourtant on pourrait en faire des trucs avec 6 M€ (par ex toi qui lis ce thread : te payer au SMIC pendant ≃ 3000 ans)
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Note que là, ce qui coûte des sous, c’est la santé de gens qui ne sont pas parti·es en vacances en bateau…
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Enfin, l'empreinte écologique globale :
sur une croisière de ce type, on est à plusieurs tonnes de CO2/pax, soit bieeennn plus que ce que permet une écologie durable.
Bref une dégradation du climat qui a un coût, qui n’est pas payé par les croisiéristes, mais par la société.— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
(et bien sûr on parle là que de la dimension économique, mais le coût est bien évidemment plus grand et désastreux pour les écosystèmes, bref l'avenir de notre petite planète)
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Bref, vous voyez où on veut en venir.
Nombreux sont les freins dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique : dans l’industrie et la finance comme dans le monde politique.
Malgré les appels d’économistes, d'ONG, d'assos (plans de relance vert, etc…)— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
L’un des freins les plus importants, c'est que ces économies – qui permettent à des grandes familles d’amasser des millions – ne sont pas rentables si on leur demande d’assumer les coûts sociaux et environnementaux.
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
La droite peut vous bassiner avec ouin ouin les emplois, la compétitivité etc…
Le fait est: ce n’est pas rentable. Ces activités détruisent plus qu’elles ne produisent.
Sans même compter la part immorale que les actionnaires se mettent dans la poche.https://t.co/LRQSFwTB34— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Les croisières de luxe restent une activité de riches, une volonté d’entre-soi et ne peut être un idéal de société tant il abîme notre santé et nos écosystèmes. Exactement comme les méga-yachts, ce sont des pratiques insoutenables, égoïstes et mortifères.
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023
Enfin on laisse le mot de la fin au patron de @MSCCroisieres :
"C'était notre préoccupation première de ne pas être taxés de greenwashing. Le challenge est compliqué.”Bravo champion !
— Yacht CO₂ tracker (@YachtCO2tracker) February 1, 2023