En 2009, Rob Walker est un journaliste et auteur best-seller au NYT. Ces meilleurs articles, il les doit à ses compétences en storytelling.
Il aimerait trouver un moyen de prouver scientifiquement que l'art de raconter des histoires est lucratif.
Un matin, il a une idée…
— Encre canaille (@encrecanaille) April 28, 2022
Il sort sa carte de crédit. Se rend sur eBay. Commande 200 objets quelconques.
Figurines, pin's, animaux en plastique… chaque babiole a coûté en moyenne 1,49$.
Son idée: améliorer le descriptif de chaque produit en ajoutant une histoire, puis les revendre aux enchères.
— Encre canaille (@encrecanaille) April 28, 2022
Là où c'est intéressant, c'est qu'il ne contacte aucun marketeur. Aucun copywriter. Aucun spécialiste en ventes.
A la place, il fait appel à 200 écrivains, poètes, scénaristes et auteurs de fiction.
Il leur demande de choisir chacun un objet et d'inventer une histoire.
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Il les remet sur eBay. Et chaque objet, sans aucune exception, se vend à la vitesse de l'éclair.
Ce qui est impressionnant, c'est que, comme sur Amazon ou AliBaba, un tas de revendeurs proposent les mêmes produits.
A chaque fois, les acheteurs préfèrent ceux avec une histoire.
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Et cerise sur le gâteau: la plus-value est énorme.
En moyenne, il encaisse 40$ par objet. Soit une augmentation de 2 900%.
Voici les 3 babioles qui ont rapporté le plus à Rob Walker.
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3) Figurine amérindienne, achetée à 99 centimes et revendue à 157,50$.
En 563 mots, l'auteur raconte comment il a trouvé "squaw" au milieu du chantier de ses voisins, qui rasaient leur maison.
Sauf que Squaw bougeait toute seule… pic.twitter.com/2MkxDnRZJA
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Un jour elle était dans le jardin, l'autre au milieu des ruines des escaliers à l'entrée.
Mais toujours elle fixait l'auteur, qui a cartographié tous ses mouvements.
S'apercevant qu'elle suivait le même schéma, il a pu la récupérer et la ramener chez lui, avant de la vendre.
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2) Figurine russe, achetée à 3$ et revendue à 193,50$.
Il s'agit d'une figurine de Saint Vralkomir de Dnobst, le saint patron des danses rapides ayant vécu au XIIV siècle. C'est un martyr qui est mort d'épuisement. pic.twitter.com/jlw2dpyGpK
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Pour chauffer les habitants de son village lors d'un hiver rigoureux, il a été coupé du bois dans la forêt, puis a dansé sur les tronçons, jusqu'à ce qu'ils prennent feu.
Il a dansé et réchauffé ses concitoyens jusqu'à perdre toute énergie vitale.
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Normalement, ces figurines que toutes les grands-mères russes possèdent viennent avec un socle en bois.
S'il manque à cette figurine, c'est parce que cette dernière se met parfois à tourner durant les nuits les plus glaciales.
Et qu'une fois, le bois a pris feu…
— Encre canaille (@encrecanaille) April 28, 2022