La mécanique huilée de cette première vaccination de masse en France laisse imaginer que tout cela a été préparé pendant de longues semaines. Pas du tout.
— Nicolas Delesalle (@KoliaDelesalle) March 8, 2021
Ce centre de vaccination éphémère a été armé dans la plus pure tradition française : dans une improvisation totale, à rendre neurasthénique un planificateur allemand mais avec un sacré panache et une grande souplesse tout de même.
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Tout commence deux jours plus tôt, à la mairie de Saint-Denis, après l’allocution du Premier ministre Jean Castex. Lors d’une réunion, l’ARS (Agence régionale de Santé) et la Préfecture annoncent au maire Mathieu Hanotin (PS) que des doses du vaccins sont disponibles. Mais oui.
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51000 sont dévolues à l’Île de France, 5500 au département de la Seine-Saint-Denis (dont seulement 2,8 % de la population a été vaccinée), et 1704 pour la ville de Saint-Denis. « Les doses sont périssables et doivent être utilisées avant la fin du weekend », précise la Préfecture
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C’est faux. De la com'. Les fioles de vaccins Pfizer sont en fait utilisables jusqu’en juin 2021. Et si elles sont sorties du congélateur à -80°c où elles sont stockées, elles peuvent tenir cinq jours en frigo, soit jusqu’au mardi de la semaine suivante.
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Le gouvernement sait que la vaccination des personnes âgées commence à avoir des effets notables. Un reconfinement peut être évité. Il faut frapper un grand coup dès le weekend. La communication politique a ses raisons, mais voilà Saint-Denis au pied du mur.
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Depuis deux mois, Saint-Denis, 112 000 habitants, vaccine à la vitesse d'un cheval mort : trente personnes par jour. On lui demande soudain de devenir plus le gros centre de vaccination du pays. Mais comment ?
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« On n’allait pas râler alors qu’on rêvait d’avoir ces doses », gronde Frédéric Bonot, directeur de cabinet du maire. Pragmatique, il fomente une stratégie avec les autres directeurs des services de la mairie.
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Il faut trouver un lieu vaste et central. Ça sera la salle de la Légion d’honneur où chantèrent jadis Idir ou le groupe NTM, et qui servait jusque-là de centre de dépistage. En quelques heures, il faut aussi bricoler des rampes pour les personnes handicapées, créer les boxes,
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poser des barrières Vauban, bloquer la rue, détourner les lignes de bus, se coordonner avec police et pompiers, mobiliser une armée d’infirmières et de médecins prêts à sacrifier leur weekend, recruter des agents bénévoles pour accueillir le public.
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