A nouveau, ces relevés ne se font pas en un claquement de doigt. Il faut identifier ce que l'on doit rechercher, acheminer le bon matériel d'analyse s'il n'est pas sur place en quantité suffisante, organiser les relevés de particules volatiles.
— E. (@ImaGeels) October 2, 2019
Ici, je crois que deux méthodes ont été utilisées : des boites de "vide d'air" remplies de l'air ambiant souillé pour être ensuite filtrées et analysées, et de la récupération de suie / matériau déposé sur des surface (et "essuyées").
— E. (@ImaGeels) October 2, 2019
Une fois qu'on sait à peu près ce qu'on recherche (il faut donc la liste de tout ce qui a potentiellement brûlé dans l'usine, si la liste elle-même n'a pas brûlé…), il faut lancer des analyses.
On n'est pas dans Les Experts Rouen, ça ne se fait malheureusement pas en 3 min.— E. (@ImaGeels) October 2, 2019
Pour certains hydrocarbures, il faut décomposer les matériaux récupérés, ou les faire fondre. Une fois qu'on a la liste des particules répertoriées (ce qui semble être le cas aujourd'hui), il faut encore pondérer et tenter d'analyser leur concentration.
— E. (@ImaGeels) October 2, 2019
Ben oui, un matériau brûlé peut être inoffensif à très faible concentration, et nocif à une autre. On brûle tous des hydrocarbures quand on allume le barbecue avec du charbon, mais on ne tue pas pour autant les récoltes du champ voisin ni ne refile un cancer à mamie.
— E. (@ImaGeels) October 2, 2019
Une fois encore, une difficulté apparaît : il y a du vent, de la pluie (oui, c'est le principe de la Normandie). La concentration, la volatilité des particules n'est pas homogène, elle est hyper complexe à modéliser, et les effets de seuil quasi impossibles à déterminer.
— E. (@ImaGeels) October 2, 2019
Il est fort probable que l'on ne sache jamais avec précision quelles sont les concentrations auxquelles chaque habitant fut exposé. D'autant plus que les relevés contiennent les émissions "usuelles" à Rouen (pollution, émanation des autres sites industriels à proximité…).
— E. (@ImaGeels) October 2, 2019
En clair : c'est compliqué. Il y aura très probablement des conséquences à court, moyen et long terme, comme dans tout accident industriel, notamment chez les populations à risque. Mais il est délicat de déterminer avec précision, à l'heure actuelle, les conséquences.
— E. (@ImaGeels) October 2, 2019
Mais même si on ne sait pas, la clé de la réussite d'une gestion de crise demeure, à mon sens, la communication. C'est un point de vue parfois minoritaire encore aujourd'hui (ça évolue heureusement !), d'autant qu'on a encore tendance à penser la crise pour des situations connues
— E. (@ImaGeels) October 2, 2019
C'est d'ailleurs l'objet de ma thèse : les cellules de crise jusqu'à présent faisaient des listes à la Prévert des accidents potentiels, et mettaient des solutions en face. Aujourd'hui, les situations sont bien trop complexes.
— E. (@ImaGeels) October 2, 2019