Par TwogFr 23/05/2016

La critweet ciné : X-men Apocalypse

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@Fujee part inspecter vos avis cinématographiques sur la sortie de la semaine et nous livre le sien. Cette semaine :

X-Men : Apocalypse

 

Après un exil forcé de plusieurs mois suite aux plaintes de nombreux lecteurs de Twog, révoltés de mon honnête critique de The Revenant, je suis de retour pour vous gratifier de mes articles garantis 100% objectifs. Et quoi de mieux pour revenir, qu’une critique de X-Men : Apocalypse ? Même si les derniers films estampillés Marvel furent d’amères déceptions, la licence X-Men demeure une valeur sûre. La préquelle, amorcée par le brillant Matthew Vaughn en 2011 avec First Class, a su densifier la psychologie des personnages de la saga originale tout en amenant de nouveaux enjeux dramatiques, avec panache et talent. Avec une telle réussite en amont, même un Bryan Singer en pilote automatique pouvait aisément conclure la trilogie convenablement. Et pourtant …

Commençons par ce qui a fait la réussite de la première saga comme de cette prélogie portée par d’excellents acteurs, et qui constitue l’essence même des X-Men au cinéma : les personnages.

L’ambiguïté de la relation Magneto-Xavier, qui atteignait des sommets à la fin de Days of the Future Past, sombre ici dans la banalité la plus totale. Si cette régression peut se justifier par le scénario (un ennemi commun), elle ne peut l’être face à un antagoniste aussi raté. Hitchcock disait que pour faire un grand film, il fallait un grand méchant. Ici, Apocalypse n’est absolument pas à la hauteur de ce qu’est censé incarner le personnage. A aucune moment sa supposée puissance destructrice ne se ressent à l’écran. Pire, avec ce maquillage dégeulasse, cette voix à mi-chemin entre le Diable de Tenacious D et Jaffar qui se transforme en génie du mal et cette ambition de “détruire le monde pour que ça soit la paix”, Apocalypse en devient ridicule. Et l’on ne peut en vouloir à Oscar Isaac, l’écriture du personnage ne lui laissant pas la moindre marge de maneuvre. La gêne atteint son paroxysme lors du supposé climax du film, où Apoc (j’estime qu’après 2h30 à l’écouter raconter de la merde, j’ai atteint un stade d’intimité suffisante pour lui attribuer un surnom affectueux) nous explique encore que l’homme est pourri et qu’il faut le détruire. Le combo “voix de méchant qui part en couille au point de gêner une salle entière” + 7ème symphonie de Beethoven histoire que le massacre soit totale, fallait oser.

Et que dire des quatre supposés cavaliers de l’Apocalypse faisant office de figurants… je mets au défi quiconque n’ayant pas lu les comics de se rappeler du nom d’un seul d’entre eux après le film.
Parmi les rookies, on notera quelques bonnes idées, comme un Quicksilver un peu plus présent que dans DOTFP et le choix très judicieux de Sophie Turner (Sansa dans une série surestimée avec des dragons, des boobs et des morts) en Jean Grey. Cyclope est, quand à lui, toujours aussi insipide que dans la première trilogie.

Autre élément important de la saga et sur lequel Apocalyse se devait d’être prometteur, les effets spéciaux :


https://twitter.com/yongduil/status/708369708798631937

Où est passée l’audace visuelle des deux films précédents ? Dès la séquence d’intro, on bascule dans le cheap le plus total, qui laisse place à un crescendo de mauvais goût et de bâclage qui atteint des sommets lors du combat final.
Une séquence résume bien la facilité à laquelle a cédé le réalisateur d’Usual Suspect pour ce dernier opus. Vous vous souvenez forcément de l’excellente scène de Quicksilver dans Days of the Future Past, tout en slow motion et en fantasie. Ici, Singer calle un bon vieux ctrl+c ctrl+v : même séquence, même délire avec une musique, mêmes gags… mais en 3 fois plus long. Si dans la salle, quelques rires ont jailli au début de la séquence, celle-ci s’est achevé dans un silence consterné, et j’ai même cru distinguer quelques bâillements ici et là.

Mais alors, si les personnages sont gâchés et que c’est laid, que reste-t-il pour sauver le film du naufrage ? Mais oui, le scénario !


https://twitter.com/JohanBigSmile/status/734450461588262914

Si l’ouverture pose des enjeux épique de combat pour la survie de l’humanité, les 2h30 qui suivent ne sont qu’un enchaînement d’évènements convenus et sans surprise. Mention spéciale aux 45 pénibles minutes que prend ce bon vieux ( 5000 ans, merde quand même ! ) Apoc pour recruter ses quatre cavaliers sans charisme. Parallèlement à ce mercato de la fin du monde, nous suivons les péripéties anecdotiques des mutants à l’école de Xavier, qui ralentissent une trame principale déjà bien peu épaisse et morcelée d’énormes incohérences.
Bouquet final : après avoir assisté au sabotage de la saga par son propre créateur, l’épilogue annonce le pire : la fin de cette trilogie préquelle amorce un reboot de la saga originale, avec les nouveaux acteurs. Et ce n’est même pas une blague. Cela ne cessera donc jamais ?

Si l’esprit rafraîchissant et fun de Matthew Vaughn (réalisateur de First Class et des excellents Kick-ass et Kingsman) subsistait dans Days of The Future Past, il n’en reste ici pas une trace. Rien ne va dans cette Apocalypse qui n’est pas à la hauteur de son ambition démesurée. Un gâchis d’autant plus écoeurant qu’il ruine les bases posées par les deux précédents films. Le naufrage est tel que même l’excellent casting, porté par Fassbender, McAvoy et la recrue Sophie Turner, peut à peine éteindre l’incendie. A un moment du film, les jeunes mutants sortent du Retour du Jedi, et débattent pour savoir quel est le meilleur Star Wars. Pour conclure la discussion, Jean Grey s’exclame “De toutes façon, on est d’accord, c’est toujours le 3ème le pire !”. Si ça, c’est pas un aveu…

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