Décryptage du complexe Twittalamo-Twittophysien
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L’arrivée sur Twitter est toujours un grand moment. Tel le furet, nous sommes tous passés par ici, voire repassés par là lorsqu’à force de trop la ramener on s’est retrouvé avec ce genre de message :
Bref. A la première visite dans le nid de l’oiseau bleu, on bite pas grand-chose. Puis on comprend très vite que l’influence dans la boîte passe avant tout par le nombre de followers (que l’on affichera plus tard fièrement au fronton numérique de notre nid électronique). On se met donc en chasse.
A l’instar de l’ado se paluchant devant des posters de top-models dont il ne croisera jamais la route, nous nous abonnons aux grands comptes certifiés de nos idoles cathodiques, tentant ci et là une réponse qui se veut subtile et drôle, dans l’attente illusoire d’un retour venu du ciel. Mais on découvre rapidement que ces oiseaux-là ne gazouillent pas dans les mêmes sphères.
On passe alors à la méthode offensive (de sa mère) communément appelée « Follow Back ». Et curieusement ça marche. Youhouh ! 146 abonnés en 2h, ce qui nous fait tout de même une moyenne de 639 480 à l’année. Et on se met à rêver de gloire.
Malheur nous en prend car bien rapidement on se retrouve avec une TL comparable à un lundi matin gare Montparnasse. Oh ça y en a du follower sur ta TL, tous occupés comme toi à rabattre du twitto tout neuf pour leurs collections personnelles, n’écoutant pas le moindre trait d’esprit que tu tentes d’émettre. D’ailleurs, tu ne les écoutes pas non plus.
Alors las des mascarades, tu organises un génocide de masse en te désabonnant de tous ces parasites téhèlistiques et en te jurant, mais un peu tard, qu’on ne t’y prendra plus. Bien vite, tu n’as plus que quelques twittos moisis sur pattes abonnés à ton compte, ceux qui attendent le 36 du mois pour venir péter sur ta toile.
Ainsi, tu boudes un peu pendant quelques jours, maudissant ces ex-meilleurs amis qui t’avaient vanté les mérites de ce club à la con. Mais ton cœur palpite, tu as des frissons, des sueurs glacées, le syndrome de manque ne tarde pas à venir. Tu rouvres alors le nid de Pandore.
Et tu te rappelles de ces comptes, plus intéressants, ceux qui t’avaient bien fait marrer une fois ou deux, ceux qui t’avaient ému, ceux qui engageaient des débats d’opinion qui n’était pas la tienne, ceux qui faisaient de bons jeux de mots… Et tu te mets à les suivre. Ce qui ne manque pas d’ailleurs de réveiller cet instinct qui te dicte de répondre à un tweet ou t’inspire une pensée à partager.
Apparaissent des réponses, des petites étoiles scintillantes et mêmes des gars sans gêne qui viennent récupérer tes bons tweets pour les partager avec d’autres. Tu découvres l’onglet « Connections », celui qui ne s’allumait jamais et tu commences à y passer régulièrement. Certains s’aventurent même à venir te suivre.
Le nombre de tes abonnés grimpe tranquillement mais sûrement. Une petite famille commence lentement à se dessiner autour de ton Twitter. Des amitiés se font, les clins d’œil se multiplient. Et un jour, chose extraordinaire, ton nombre d’abonnés dépassent ton nombre d’abonnements. Tu en suis quelques-uns mais tu te rends compte que tu ne peux pas lire tout le monde, faute de temps. Alors tu ne gardes que les meilleurs à ton goût.
Tu es désormais un vrai twitto. Tu regardes encore parfois ton nombre de followers mais cela ne t’obsède plus car désormais il importe surtout que tu te surpasses pour offrir à ta seconde famille le nectar de ta sève, le meilleur de ta prose.
Twitter en fait, c’est un peu comme l’amour. Au début il y a de l’incompréhension souvent, de la colère parfois et de temps en temps des disputes. Mais au bout de quelques temps, quand l’histoire est forte, tout cela s’adoucit et c’est appréciable. Tu n’attends plus les changements illusoires, tu profites de ce que tu as et tu es heureux. Et puis les plus belles surprises ne se sont-elles celles auxquelles on ne s’attend pas ?
Par @regardalter.
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