La superstar Melissa Jefferson-Wooden :

Si vous suivez un peu l’athlétisme, vous connaissez sans aucun doute Melissa Jefferson-Wooden. Il s’agit d’une athlète américaine spécialiste des épreuves de sprint. Lors des derniers championnats du monde, qui se sont déroulés du 13 au 21 septembre à Tokyo, elle a successivement remporté le 100 mètres, le 200 mètres et le relais 4 x 100 mètres. Tout simplement la femme la plus rapide du monde en ce moment.
 
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Melissa Jefferson-Wooden est la première Américaine à remporter le doublé sprint 100 m/200 m aux Championnats du monde

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Melissa Jefferson-Wooden est invaincue au 100 m cette année et elle a couru en moins de 10,80 HUIT fois !

Dans une vidéo de Mr Beast :

De son côté, @MrBeast est le YouTubeur le plus suivi du monde. Ses vidéos sont particulièrement connues pour leurs concepts improbables. On peut ainsi voir l’homme le plus fort du monde tirer une corde face à 100 enfants, une voiture de sport faire la course contre un guépard ou deux anciens amoureux enchaînés pendant 30 jours pour gagner 250 000 dollars. Cette fois, il décide d’organiser une course entre Melissa Jefferson-Wooden et “100 hommes moyens”.
 

 

La mauvaise foi masculine

Melissa Jefferson-Wooden remporte bien la course mais de peu. Un des concurrents, le numéro 35, la talonne sur la ligne d’arrivée (alors qu’il explique “ne pas s’entraîner”). Pour de nombreux hommes, le résultat est clair : si elle avait couru face à des hommes entraînés, elle aurait perdu. La vidéo n’a pourtant rien de scientifique (trop de paramètres inconnus, elle ne prouve rien ni dans un sens, ni dans un autre) et n’existe qu’à but récréatif. Les misogynes restent cependant convaincus qu’avec un peu d’entraînement, n’importe quel homme peut battre une athlète femme.
 
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C’est hilarant qu’un inconnu pris au hasard dans la rue ait failli battre la femme la plus rapide du monde. Cela montre bien l’énorme différence.

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Les commentaires montrent à quel point les gens sont hypocrites. Les hommes naissent avec des avantages physiques par rapport aux femmes, et avant cela, tout le monde disait qu’ils la battraient facilement. Elle a battu 100 hommes et pourtant, on ne trouve que des excuses. Dites simplement que vous détestez voir les femmes réussir.

Moi je peux !

Il suffit de lire les commentaires sous la vidéo pour comprendre le problème. Les hommes sur la vidéo ont perdu, certes, mais moi, j’aurai réussi ! Une “https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/egalite-genres-etude-revele-hommes-ont-tendance-croire-plus-intelligents-quils-ne-sont-116141/” déjà bien étudiée. Les hommes ont en effet tendance à surestimer leurs capacités. Dans cet exemple, elle est couplée à de la misogynie ordinaire : dans les stéréotypes de genre, le sport est un domaine réservé aux hommes.
 
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L’égo des hommes est telle qu’on homme sur deux pense pouvoir faire atterrir un avion en urgence !
 

La bataille des sexes

La confrontation sportive entre femmes et hommes existe depuis bien longtemps. L’un des épisodes les plus connus est “la bataille des sexes”. En 1973, l’ancien champion du monde de tennis Boby Rings, alors âgé de 55 ans, clame publiquement que le tennis féminin est si inférieur au tennis masculin qu’il est lui-même encore capable de battre n’importe quelle femme sur un court de tennis, y compris les meilleures joueuses du moment. Il gagnera un premier match face à Margaret Court avant d’en perdre un second face à Billie Jean King, match qui rentrera dans l’histoire américaine. En 2025, la tenniswoman française Pauline Payet (numéro 45 française) décide, elle, d’affronter des hommes à tous les classements pour voir jusqu’où elle peut aller et montrer que le niveau du tennis féminin est relevé. Elle s’incline après 11 victoires d’affilées. Les femmes doivent sans cesse prouver qu’elles sont valides à faire du sport.
 

 

L’avis d’un spécialiste :

Restons sur l’athlétisme. Sur Instagram @younivers__, est un athlète français, lui même spécialiste du 100 mètres. Il vulgarise son sport dans de courtes vidéos et il doit souvent recadrer des masculinistes. Par exemple, il a dû répondre à un internaute qu’il “ne pouvait pas battre le record du monde du saut en longueur féminin en s’entraînant seulement quatre semaines”. Pour lui, il n’y a pas de comparaison possible entre les athlètes féminines et les hommes qui commentent. Et il rappelle sans arrêt que l’athlétisme est un des sports les plus durs du monde et que l’excellence n’a pas de sexe. Plus qu’une simple course, cette histoire souligne la nécessité de déconstruire l’arrogance masculine et de reconnaître pleinement la valeur des athlètes femmes.
 
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Bonus :

La sélection féministe :