Sur Twitter, il n’y a pas que des influents ou des stars égocentriques, il existe aussi une masse de petits comptes dont la voix n’est pas assez entendue. A cause de leur petit nombre de followers, la plupart sont violés impunément, brutalisés et stigmatisés (ils doivent systématiquement laisser leur place à un gros compte dans le bus) sans que le grand public ne soit au courant ! Après cette phrase d’accroche aussi racoleuse que mensongère, permettez moi de vous raconter les difficultés d’un petit compte qui rêvait d’être grand.

L’inscription sur Twitter

« Où suis-je ? Que fais-je ? Où vais-je ? Qui follow-je ? Que tweeté-je ? »

Première étape : vous vous abonnez aux gens que vous connaissez : stars IRL, gros comptes à thème, personnes cultivées et ouvertes d’esprit (tel que @nadine__morano, @christineboutin ou @FN_officiel). Curieusement, malgré vos demandes insistantes, et la mention « proche de mon public » dans leur bio, aucun des gens que vous suivez ne répond à vos mentions.
Votre rêve, c’est de devenir un twitto libre et indépendant qui live-tweete sans complexe l’Amour est Dans le Pré ou Confessions Intimes. Puis vous suivez des gros comptes, espérant qu’ils vous fassent un #FF alors qu’ils ne vous suivent pas.
Vous êtes au niveau -10 de Twitter. Bienvenue.

Gagner des followers

Une fois que vous suivez une bonne centaine de comptes comiques comme @supermegadrivin, @DrStrangeLol, @SamParlebien, @GadElmaleh… commence la Sainte Quête des followers. Entre nous, je suis certain que même Indiana Jones a eu moins de mal à trouver le Graal.
« Aimez vos followers comme vous-même. » disait @jesus, un pote portugais.
Vous répondez alors aux gros et moyens comptes en espérant que vos blagues soient remarquées. Vous vous transformez en Rom de Twitter « oune pétit Rétouite sivouplè sivouplè » (faites gaffe, @manuelvalls risque de vous report as spam). Petit à petit, vous arrivez à vous composer un petit nombre de followers, au moins équivalent au nombre de cheveux que @jf_cope.

Devenir un twitto IRL

Vous atteignez désormais un autre stade de Twitter : votre vie n’est faite que de FAV et de RT, vous en rêvez jour et nuit, vous ne dormez plus de peur de rater un événement sur lequel vous auriez pu faire une bonne blague. Vous ne parlez plus qu’en 140 caractères avec vos amis, vous ne vous exprimez plus qu’en hashtags et vous faites des jeux de mots pourris à volonté, vous peignez votre perroquet en bleu, et dès qu’une personne vous fait rire vous la suivez physiquement découvrant ainsi l’unfollow à base de gaz lacrymogène.

Les égarements d’un jeune Twitto

Dans votre quête de follows, vous allez sûrement chercher à vous diversifier dans votre humour pour rabattre un plus grand nombre de proies.
[Attention] Il y a une chose à éviter à tout prix :
– La bêtise la plus fréquente : celle du trollage (en particulier les cibles faciles comme les beliebers, @NormanDesVideos ou les fans de @OmarMaTweeteR)
Cependant, troller un belieber est petit et mesquin. D’autant qu’avec leur faculté à prendre un bain en compagnie de lames de rasoir à la moindre contrariété, le belieber n’est plus qu’une espèce en voie de disparition.
Cependant, si vous voulez absolument troller quelqu’un, il existe quelques cibles faciles comme les comptes racistes, xénophobes, homophobes, ou encore plus simple, le compte de Zaz.

L’envol

Quelques gros comptes commencent à vous suivre (même eux peuvent faire des erreurs), certains vont jusqu’à vous faire un #FF et vous donner des conseils en DM (merci à mon sensei @supermegadrivin). Plusieurs comptes vont regarder fréquemment vos tweets (ou du moins, vous y croyez) et vous répondent des boutades que vous favez, magnanime. Vous dépassez la barre des 100 followers, puis des 1000, ça y est, vous vous sentez plus puissant que Poutine (refrénez votre envie de casser du PD), vous commencez même à croire que vous êtes drôle.

Enfin, vous regardez autour de vous, vous vous rappelez qu’on est dimanche soir, que vous avez perdu votre travail – qu’est-ce que c’était déjà ? –, votre femme – elle est partie quand ? –, vos gosses, vos potes d’enfance, on s’apprête même à vous retirer votre abonnement Numéricable (pire nouvelle de votre vie après le décès de votre mère).

Allez, c’est pas grave, demain on est lundi et vous pourrez faire plein de blagues dessus.

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