Le jour où j’ai découvert que j’étais bisexuel
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Le jour où j’ai découvert que j’étais bisexuel. Nous avons souvent une vision binaire de la sexualité humaine : on est soit hétérosexuel, soit homosexuel. On occulte pourtant le fait qu’éprouver de l’attirance sexuelle ou des sentiments amoureux pour plus d’un sexe ou genre est possible. Certes les personnes se déclarant bisexuel(le)s sont peu nombreuses et nombreux, à peine 0,9 % des femmes et 0,6 % des hommes. Ne pas en parler contribue à les invisibiliser voire même à les forcer à ne pas s’identifier comme tel. La sexualité est pourtant plus fluide que l’on ne croit.
Le jour où j’ai découvert que j’étais bisexuel, un thread de @coryleguen :
C'était une nuit de juillet. Il faisait assez frais. Je me souviens que le vent passait à travers la fenêtre entrouverte. Le rideau blanc avait capté la lumière du réverbère d'en bas se transformant en un orange satiné. Grégory et moi avions le même âge, 19 ans,
— Cory Le Guen ⏚ (@coryleguen) April 10, 2024
lorsque pour la première fois, je me suis mis à toucher, à embrasser un garçon et à découvrir un corps qui était similaire au mien. C'est à cet âge que j'ai commencé à aimer les garçons alors que je venais de sortir de ma première relation amoureuse avec une fille.
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Au sortir de cette nuit, les émotions se sont bousculées, ma tête ne comprenait plus. J'avais, comme beaucoup d'entre nous, été confronté tout au long de mon adolescence à un schéma de relation cisgenre ou l'hétérosexualité serait la norme, le fondement d'une société.
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On ne m'avait pas préparé à vivre cette nuit avec Grégory, ni à l'école, ni à la maison, ni dans la vie de tous les jours. J'ai dû composer avec moi-même. Je n'ai rien dit et j'ai continué ma vie dans la cité où je vivais.
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J'ai fréquenté plus de garçons mais je ne pouvais pas détourner mon regard des filles que je croisais. J'alternais les deux et cela me plaisait. J'avais une sensation de forte liberté, si singulière.
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Je me suis délaissé du "qu'en dira-t-on", j'ai commencé à en parler ouvertement d'abord à ma sœur, à ma grand-mère puis à mes ami.e.s proches mais jamais à mon grand frère qui me lira ici et le découvrira. C'est idiot mais ça fait du bien.
— Cory Le Guen ⏚ (@coryleguen) April 10, 2024
Le cap du passage à la trentaine à favorisé cette ouverture. Pourquoi devrais-je me cacher ? Pourquoi devrais-je perpétuellement éviter d'être réellement moi ? Aux "dates" avec des garçons, je leur explique assez facilement ce côté bisexuel.
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Généralement d'ailleurs, cela les excitent davantage. Les filles, c'est plus compliqué. En 2013, je me suis mis en couple avec une portugaise où les traditions sont puissantes. J'ai même déménagé au Portugal pour vivre avec elle dans un petit village de l'Algarve
— Cory Le Guen ⏚ (@coryleguen) April 10, 2024
Je ne le lui ai pas dit mais elle a découvert en fouillant dans mon téléphone, que j'avais eu des relations avec des garçons avant nous. Elle est rentrée dans une colère méprisante à laquelle, j'ai répondu avec beaucoup de pédagogie. Nous sommes restés ensemble 4 ans après ça.
— Cory Le Guen ⏚ (@coryleguen) April 10, 2024
Etre bisexuel, n'est pas une question de sexe mais de personne. Etre avec une fille ne me rend pas nostalgique des garçons et vice versa.
Aux filles que je rencontre aujourd'hui, j'en parle très facilement.— Cory Le Guen ⏚ (@coryleguen) April 10, 2024
J'ai longtemps hésité à écrire ces lignes. Pas par peur du regard des autres puisque je m'en fous allègrement sauf peut-être celui de mon grand frère.
Mais je pense que témoigner permet aussi à d’autre de mieux s’accepter.— Cory Le Guen ⏚ (@coryleguen) April 10, 2024
Ecrire ces lignes un mercredi soir d’avril fait naître en moi des larmes.
Non pas des larmes de tristesse mais davantage des larmes de joie, celle de faire partie d'une communauté, celle d'être en quelque sorte libéré du poids des convenances.
— Cory Le Guen ⏚ (@coryleguen) April 10, 2024
En bonus
On enchaîne avec l’un des personnages historiques bisexuel les plus connus de l’histoire même si certains rageux tentent de faire oublier cela. On parle bien évidemment d’Alexandre le grand :
