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Tweetstory | Lacrymo dans le métro

Par TwogFr • 02/05/2016

Alors que de plus en plus de témoignages dénoncent une attitude agressive de la part de la police lors des manifestations syndicales et étudiantes, deux témoignages, corroborés par des images impressionnantes, font état d’une scène de confusion générale dans une station de métro parisienne. Ce récit nous est fourni par Sylvie et Fabien.

Il nous est arrivé des aventures étranges hier dans le métro avec @fabienmarcot #EtatPolicier #1erMai pic.twitter.com/UJVbXozyvp

— Sylvie Aebischer 🌼 (@SylvieAebischer) May 2, 2016

Alors évidemment, on a fait la manif. Puis on est rentrés dans le 20e se poser et on est ressortis vers 19h30. M. et Mme toutlemonde quoi.

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

Là, odeur de lacrymo très forte, on se dit que la fin de manif a du chauffer. On quitte le quai de la 9 pour prendre le changement. Et là…

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

Au moment de s'engouffrer dans les escaliers on voit des gens qui hésitent à avancer puis reculent. Un danger ? Des casseurs ?

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

Non, juste un CRS accroupi en haut des escaliers, flashball à l'épaule tenant en joue l'escalier. JUSTE un CRS, normal quoi…

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

Évidemment j'ai pas fait de photo, ça ressemblait à peu près à ça… Avec des gens qui sortaient naïvement du métro pic.twitter.com/qR9yC6HVXc

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

Là tu sens un peu la panique chez les gens qui prennent leur correspondance. Il se passe quoi ? C'est la guerre civile ? On peut passer ?

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

Apparemment oui, si on prend pas l'escalier mais l'escalator. On peut donc passer à côté d'un CRS qui vise les gens qui sortent du quai.

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

Sauf que tout le monde n'ose pas. Devant moi trois jeunes hommes noirs qui sortaient du métro. Qui voient le flashball et reculent.

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

Eux ne prendront pas l'escalator comme si l'habitude du racisme d'Etat les rendaient plus méfiants. Ils ont préféré faire demi tour.

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

Normal quoi, t'es noir, le flashball il est peut-être pour toi. NORMAL quoi… Mais putain c'est quoi ce pays…

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

En haut il y avait un barrage de CRS qui contrôlait des gens. Qui ils avaient arrêté ? Que des arabes… Quitte à faire la peau aux casseurs

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

…autant faire du chiffre. Non parce qu'évidemment, ils n'avaient pas l'attirail de fin de manif qui chauffe les gens arrêtés…

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

Plus loin, encore des CRS qui bloque l'accès à un couloir, on ne saura pas pourquoi. On nous fait signe de dégager, trouver un autre accès

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

Personne ne comprend rien, les gens sont mal à l'aise. Toujours cette ambiance de guerre civile. Le métro fonctionne. L'odeur de lacrymo.

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

On repart direction gare de Lyon pour notre dîner. Comme si cette violence policière, ce racisme d'Etat n'existaient pas Tellement étrange.

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

Sans se douter qu'au retour on allait tomber sur pire encore métro Jacques Bonsergent… Mais là je laisse @fabienmarcot raconter…

— Sylvie Aebischer (@SylvieAebischer) 2 mai 2016

https://twitter.com/fabienmarcot/status/727075478612369408

Vous avez suivi l'histoire des manifestants hier soir vers République, forcés à entrer dans le métro Jacques Bonsergent sous les lacrymos.

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

Nous rentrions en métro d'un diner au même moment. Voici l'histoire de l'autre côté, celle que n'importe qui aurait pu vivre.

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

Sur la ligne 5, on devait changer à République. Sans prévenir le métro ne s'y arrête pas et va direct à l'arrêt suivant : Jacques Bonsergent

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

Avec d'autres passagers, on descend de la rame qui repart. Soudain, des dizaines de gens courent vers nous en dévalant les escaliers.

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

Rapidement, la gorge, les yeux nous brulent. Lacrymo. Impossible de nous approcher des escaliers pour sortir tant l'air est irrespirable.

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

Autour de nous des gens vomissent, pleurent, hurlent. Dans la panique, certains courent retrouver leurs proches de l'autre côté des rails.

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

Pour éviter un drame certains tirent l'alarme pour couper l'électricité des rails. Salutaire, mais ça ajoute l'alarme stridente à l'ambiance

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

Certains regards sont paniqués. Je crois qu'à un moment on a tous pensé que ça pouvait très mal finir. Mauvais souvenirs à Charonne…

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

Ce n'est qu'après 15 très, très longues minutes, après que les lacrymos se soient un peu dissipées, que les CRS ouvrent enfin un passage.

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

C'est devant des flashball braquées sur nous que l'on réussit à sortir. Pas un mot d'explication. Certains CRS se marrent.

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

On lira plus tard que qqun a été gravement blessé par les CRS en étant poussé dans les escaliers. Mais ça aurait pu être bien plus grave.

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

Que se serait-il passé si des personnes plus fragiles avaient été présentes ? La police a gravement mis en danger la vie des citoyens.

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

Hier, en plus d'une réelle angoisse que tout ça finisse très mal, j'ai fini par me demander si nous étions bien dans un état de droit.

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016

Je vous laisse avec cette photo un peu floue prise depuis la station, d'autres bien meilleures photos circulent… pic.twitter.com/QZt0SZzOkj

— Fabien Marcot (@fabienmarcot) 2 mai 2016