Thread : Témoignage d’un confiné en Italie
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Un thread signé @framaka.
Comment se passe le confinement total en Italie ?
[thread] Je vis à Florence. Depuis quelques jours de nombreuses personnes, de France notamment, me demandent "ce que ça fait" d'être en #confinementtotal puisque tel est bien le cas en Italie depuis bientôt une semaine. Mon simple témoignage.#COVIDー19 #coronavirus #iorestocasa
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
Le "confinement total", c'est l'aboutissement de mesures de plus en plus restrictives. Fermetures des écoles, des musées (ô combien importants à Florence), de l'aéroport, interdiction de se réunir donc télétravail, fermeture des magasins non essentiels, bars, restaus, parcs…
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
Il ne reste guère que les pharmacies et les supermarchés ainsi que les banques, postes et tabacs à service restreint. Les uber-restaus fonctionnent par contre et à plein (cc @AntonioCasilli ;)). Les livreurs arrivent en masque et gants (qu'on n'a pas, nous, cause pénurie).
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
Si on se déplace (pour se nourrir ou soigner), faut garder une distance de 1m. Et si la police t’arrête tu dois justifier d'où tu viens et où tu vas (il y a un formulaire à remplir en ligne). Ils ont mis des amendes à un enterrement à Naples qui n'a pas été apprécié !
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
Au supermarché, affolement les premiers jours mais ça s'est tassé et tous les produits sont là. Comme faut un nombre limité de personnes dedans, on fait de longues queue devant, mais c'est plus impressionnant qu'autre chose à cause de la distance de 1m et ça va assez vite. pic.twitter.com/DnFnEhV3Hb
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
Par décret faut acheter que des vivres, j'ai voulu prendre un tube de colle pour le fiston. On m'a fait les gros yeux en me disant que je n'en avais pas le droit car pas essentiel. J'ai répondu qu'occuper mon fils était vraiment essentiel mais ça n'a pas fait sourire.
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
Mon cas est particulier (tous les cas sont particuliers) car je suis prof. et que je m'occupe aussi du dispositif technique d'enseignement à distance que l'on a mis en place en urgence pour assurer la fameuse "continuité pédagogique".
(ici système D dans ma cuisine) pic.twitter.com/2obXSlN3BQ— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
Élèves, prof., parents, admin… engager toute une communauté scolaire à se mettre à l'ens. à distance, utiliser des process et outils communs, totalement nouveaux pour certains, en formation accélérée à distance, est un sacré défi. Ai pas vu le temps passer ! #NoNetflix
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
Petite parenthèse : une telle aventure pédagogique est assez passionnante à vivre malgré la situation anxiogène qui nous entoure tous ici. Solidarité, entraide, bienveillance : on fait tous front et cause commune ici (malgré nos différences et différents).
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
J'en viens au point le plus difficile pour moi, pour nous. Nous, c'est elle, moi et notre enfant en bas âge. Absorbés par le télétravail (qui n'a plus vraiment de début ni de fin), beaucoup de mal a nous organiser pour plages de disponible à notre enfant. pic.twitter.com/grz0jKJ6wg
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
Un ado saura s'occuper, s'ennuyer et être plus ou moins autonome pour faire son "école à la maison". Pas le cas des petits a fortiori tout seuls. Moments écrans inévitables dans la journée. On fait gaffe, on sélectionne, on fractionne, on réduit au max, mais inévitables qd mm. pic.twitter.com/MoNYeDohyI
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
Bon courage aux familles en général et aux familles monoparentales en particulier. Sinon faire attention à votre forme physique (exercices, no grignotage). Nous on a de la chance car on peut aller sur le parking privé de l'immeuble. pic.twitter.com/bPdaxg3SrW
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
Voilà. On s'informe. On voit les chiffres défiler au niveau national, pour la Toscane, pour Florence. C'est toujours pire que la veille. C'est assez irréel. Le danger est latent, non palpable. "Le jour se lève, il faut tenter de vivre", comme disait Valéry en temps de paix.
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020
Avoir Internet (jusqu'à quand ?) atténue énormément l'isolement (sans parler du boulot qui continue). Les Italiens sont très solidaires et inventifs avec le hashtag #andratuttobene Cela réconforte. Bon courage à toutes et tous. Tout ira bien.
— Alexis Kauffmann (@framaka) March 16, 2020