Suite à un article de Médiapart révélant des pratiques d’évasion fiscale dans le milieu du football, N’Golo Kanté se retrouve cité. Adulé par le public, le champion du monde passe dans les médias comme celui qui a refusé d’être rémunéré via un paradis fiscal. Mais comme le souligne @KarenAdhar l’affaire n’est pas aussi simple.

D’abord parce que c’est lui qui décide de monter une société offshore à Jersey, paradis fiscal, 6 semaines avant même sa signature à Chelsea, avec 2 actionnaires de paille à la tête pour que son nom n’apparaisse pas. Et aujourd’hui sa société à Jersey n’est toujours pas fermée.

— Karen Adhar (@KarenAdhar) November 15, 2018

En 2015, le camp Kanté et Chelsea négocient un montage financier permettant une optimisation fiscale : en versant une partie du salaire de Kanté à 2 de ses sociétés, celle offshore à Jersey et une britannique, sous forme de droits à l’image, ils paieront moins d’impôts.

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Dans ce cadre, Kanté procède au transfert de ses droits à l’image internationaux à Jersey. Mais alors que les scandales liés à des montages fiscaux avec des stars du foot sortent (saison 1 des FootballLeaks), il prend peur du risque et renonce à signer son contrat en l’état. pic.twitter.com/1eVS1vFVyG

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Quand il dit qu’il veut un salaire «normal» (abondamment repris sur les réseaux sociaux et les médias) ce n’est absolument pas gagner moins, c’est gagner le même argent au final mais sans avoir à passer par des montages financiers qui l’exposent au contrôle devenu accru du fisc. pic.twitter.com/5b9BW3CmQy

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Après bras de fer pour obtenir que lui soit payé ce qu’il aurait gagné à Jersey en échappant à l’imposition, Kanté obtient la prise en charge par le club de ses impôts supplémentaires induits. Le montage global ne change pas : c’est toujours 20% de droits à l’image sous-imposés. pic.twitter.com/AR5PEVEiag

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Le club est-il le facilitateur de ces montages ? Certain. Mais on apprend, au détour de l’article, qu’un coéquipier à Chelsea est payé entièrement en salaire, sans aucun montage financier, imposé à 45%, donc paie concrètement plus d’impôts que Kanté actuellement : Olivier Giroud. pic.twitter.com/ngxGBed9MN

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Pourtant tous les articles louent Kanté aujourd'hui. Or, si tant est que payer pour des riches de manière transparente ses impôts soit louable, il aurait fallu au vu de l’enquête faire un article sur… Giroud (tiens Mediapart en avait fait un sur ça pour Benzema). Curieuse com'..

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Kanté lui continue à recevoir 1/5e de son salaire sous forme de droits à l’image, taxés à 20% au lieu de 45%. On peut même penser, vu le peu de contrats sponsoring qu’il signe, que ces droits d'image ressemblent encore à du «salaire déguisé», explicitement illégal au Royaume-Uni.

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On découvre que le rapace dans l’entourage de Kanté est son agent, Abdelkarim Douis, peu regardant des règlements,qui a fait capoter son transfert au PSG car ne se contentant pas des 10% légaux de commission, ayant touché avec G. Dakad plus de 30% du transfert de Kanté à Chelsea.

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Que les agents se goinfrent à cette hauteur (10 millions d’euros sur le transfert) a choqué même la très libérale Angleterre. Marina Granovskaia, la DG adjointe de Chelsea, a écrit aux dirigeants du club "Ne vous évanouissez pas!" pour leur annoncer le montant de ces commissions.

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La vraie question est donc : pourquoi Kanté choisit en 2015 de virer Philippe Flavier, son agent depuis qu’il est amateur, pour ce gars de 28 ans sans licence d’agent ou compétence particulière dans le foot ayant monté une société de transport de personnes liquidée en deux ans ?

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Ce choix de Kanté en apparence irrationnel de prendre comme agent Abdelkarim Douis est de la responsabilité du joueur. ça mériterait des investigations supplémentaires. L’article de Mediapart n’éclaircit pas les raisons derrière ce mystère…?

— Karen Adhar (@KarenAdhar) November 15, 2018

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