Thread : mieux saisir l’enjeu de la stratégie Zéro Covid
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Alors que l’épidémie progresse encore et encore dans les pays européens sans pour autant nécessairement aboutir à des confinements (cf : la France), nous sommes régulièrement étonnés de voir que dans des pays comme l’Australie, la Corée ou la Nouvelle-Zélande, les dirigeants confinent très rapidement et tracent beaucoup plus que nous. Certains Européens n’hésitent d’ailleurs pas à ironiser sur ces méthodes. Et pourtant, force est de constater que ces pays s’en sortent bien mieux que nous et malgré de réguliers confinements très localisés, continuent à poursuivre des vies à peu près normales (restaurants et cinémas ouverts par exemple). Leur stratégie à un nom : Zéro Covid. Cette méthode vise à empêcher totalement la circulation du virus en imposant des mesures drastiques à la moindre alerte.
Une thread signé @RomainBrette
Quelques remarques sur la stratégie Zéro Covid.
1/ Une maladie qui crame les poumons et vous met deux mois sous assistance respiratoire le temps qu’ils repoussent, c’est un peu grave quand même, même quand on y survit. Pas sûr qu’on soit en grande forme après.
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
2/ Le taux de mortalité < 1%, c’est *quand on soigne*, c’est-à-dire tant que le système hospitalier n’est pas saturé. Après, c’est le taux d’hospitalisation qui devient pertinent, et ce n'est pas que des vieux (20% < 65 ans). En ce moment ("sous contrôle"): 1600 personnes/j.
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
3/ « On n’a qu’à ouvrir des lits ». Alors il ne s’agit pas de faire une commande chez Dunlopillo mais de former des réanimateurs et des infirmiers. Il aurait fallu y penser avant, mais là c’est trop tard.
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
3bis/ Quand bien même, si le nombre de patients double au bout d’une semaine, doubler le nombre de lits va vous donner une semaine de répit, c’est tout.
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
4/ Le nombre de mutations d’un virus est proportionnel au nombre d’hôtes. Une mutation qui rend le virus plus contagieux a un avantage sélectif et devient donc dominante. Donc, moins on contrôle l’épidémie, plus elle devient incontrôlable.
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
5/ Non, ça ne demande pas plus d’effort de maintenir une circulation faible du virus qu’une circulation forte parce que ces efforts régulent le taux de croissance de l’épidémie, pas (directement) le nombre de cas.
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
5bis/ Si l’épidémie croît d’un facteur 100 en deux mois et qu’une mesure divise par 100 le nombre de cas en un mois, alors on appliquera cette mesure tous les trois mois, quel que soit le seuil de déclenchement qu’on choisit.
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
6/ En fait c’est plus facile de maintenir une circulation faible: on peut appliquer des mesures comme traçage systématique (notamment rétro-traçage) et isolement, confinements très locaux plutôt que nationaux. Mesures peu coûteuses/contraignantes s'il y a peu de cas.
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
7/ Quand il n’y a plus de cas, le nombre de cas n’augmente plus. Donc, moins d’efforts.
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
8/ Le virus est transmis par aérosols. On pourrait potentiellement rouvrir certains lieux collectifs en faisant en sorte qu’ils soient ventilés correctement. Un investissement certes, mais autrement moins coûteux que de les fermer totalement.
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
9/ Conclusion : ce n’est pas un compromis entre l’économie et la santé, ou entre le bien-être des jeunes et la fin de vie des vieux. C’est moins cher, moins contraignant, plus efficace et plus éthique de viser une circulation minimale que d’attendre la saturation des hôpitaux.
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
10/ Raison pour laquelle les pays qui le font (Australie, Nouvelle-Zélande etc) ont également une économie en meilleure forme et boivent des coups en terrasse.
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
Une interview d’Antoine Flahaut @flahaut sur le sujet :https://t.co/ho8LumpRbE
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
11/ Pourquoi ne le fait-on pas, si c'est plus efficace et moins contraignant? L'occasion de découvrir le "rasoir de Hanlon".https://t.co/l2RZZ6oFru pic.twitter.com/3idNWY20yy
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
J'avais aussi cette hypothèse:https://t.co/LmzNlgFj6i
— Romain Brette (@RomainBrette) February 3, 2021
Pour implémentation et détails, voir cet appel européen:https://t.co/lh6vcyfVgM
avec quelques questions fréquentes:https://t.co/QaI0GODtNv+ la publi dans The Lancethttps://t.co/aKpEwDKXB8
— Romain Brette (@RomainBrette) February 4, 2021