Est-ce que vous associez une boîte de thon Petit navire ou Saupiquet à la violence néocoloniale de la France en Afrique et dans l’océan Indien ?

Vous devriez. (1/23) pic.twitter.com/63HOKtb1LU

— Frédéric Le Manach (@FredLeManach) October 16, 2023

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Une grande partie du thon que nous consommons en France provient de l’océan Indien, la deuxième zone de pêche au monde après l’océan Pacifique. pic.twitter.com/K0dF8avw6o

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3/23
Dans l’océan Indien, l’Union européenne est l’acteur principal de la pêche au thon.

28 navires français et espagnols y opèrent toute l’année.

Ce sont des monstres industriels d'une efficacité radicale. pic.twitter.com/hjNiKkzeDJ

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4/23
Les navires font minimum 67 m et jusqu’à 116 m de long pour les grands.

C’est à 3 m près la longueur du terrain du Stade de France. pic.twitter.com/pcDsYVZ0mN

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En plus de ces 28 navires, les entreprises françaises et espagnoles possèdent 20 navires supplémentaires, mais enregistrés dans les pays côtiers de la zone, notamment aux Seychelles, paradis fiscal notoire.

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6/23
Cette cinquantaine de navires industriels français et espagnols capturent le thon avec des méthodes de pêche qui ravagent la vie marine.

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7/23
Ils utilisent des "dispositifs de concentration de poissons" (DCP) ultra technologiques qui attirent les poissons et permettent de les "cueillir" avec tous les autres animaux marins qui se mélangent aux bancs de thons.

C’est un carnage de raies, de requins, de tortues… pic.twitter.com/GrEIiyOfdn

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8/23
La vaste majorité de ces radeaux flottants high-tech, les DCP, finit aussi par s’échouer sur les plages, récifs et mangroves, causant une destruction des habitats marins comme les coraux et une pollution marine considérables.

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9/23
En bref : le thon industriel tropical qu’on trouve en boîte génère une CATASTROPHE écologique.

Mais ce n’est pas tout.

Les industriels européens ne veulent pas entendre parler de partage de richesses avec le Sud.

Mais alors PAS DU TOUT.

Tenez-vous bien.

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10/23
L’Union européenne considère que tout ce que ses navires de pêche ont capturé, historiquement, leur appartient pour TOUJOURS.

Les industriels refusent de partager le gâteau avec les pays du Sud, qui réclament la mise en place de quotas de pêche leur revenant. pic.twitter.com/5jgEBJNNBM

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11/23
En plus de viser l'équité Nord-Sud, nous devons radicalement réformer les pêches industrielles désastreuses écologiquement pour qu'elles deviennent "durables".

On est loin du compte.

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12/23
Car à la blessure écologique des écosystèmes marins d’Afrique de l’Est, s’ajoute l’insulte néo-coloniale.

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13/23
Les industriels européens oublient que leur puissance de pêche et leurs navires immenses ont été construits grâce à des subventions publiques qui ont permis d’exporter notre surcapacité de production.https://t.co/o9rkhDK6UN

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14/23
En d’autres termes, après avoir détruit nos écosystèmes marins en Europe, on a envoyé nos excédents de capacité productive en Afrique pour répliquer la recette du désastre.

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15/23
Cette "exportation" néfaste s’est faite, là encore, dans le cadre de subventions publiques massives : c’est nous, les citoyens européens, qui payons "l’accès" des navires industriels aux eaux des pays du Sud dans le cadre d’accords injustes…https://t.co/HnTXL8JUIL

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16/23
…qui n’ont jamais prévu de permettre aux pays du Sud de structurer des activités durables, écologiquement et socialement.

On a reproduit le modèle colonial dans un cadre post-colonial : on paye des miettes, on pille, on exploite, on ravage.

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17/23
Et quand on a torpillé les populations de poissons, on change de zone.

C’est ce qu’on a fait en Afrique de l’Ouest dans les années 70.

Et c’est ainsi que les flottes européennes ont fondu sur l’Afrique de l’Est, à partir des années 80.

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18/23
Les flottes industrielles ont bon dos de critiquer les flottes chinoises : on participe aux mêmes ravages.

On sème la destruction et la discorde, la corruption et la violence.

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19/23
Les thons sont des animaux marins fabuleux, sauvages et libres.

Les questions qui se posent sont les suivantes :

1⃣ Accepte-t-on de les tuer par millions ?

2⃣ Si oui, quelles règles faut-il fixer pour atteindre une exploitation durable, sélective et transparente ? pic.twitter.com/U7GS40hj4o

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20/23
3⃣ Si oui, à quel projet de société servirait ce sacrifice ?

À enrichir des industriels sans foi ni loi ?

Ou à renforcer la résilience économique des pays du Sud, notamment face au désastre climatique ?

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21/23
Ce sera l’enjeu des discussions de la réunion de la Commission thonière de l’océan Indien (CTOI) cette semaine et BLOOM les suivra de près.

Car non sans mal, nous avons enfin obtenu le statut "d’observateur" auprès de cette instance sous égide de l’ONU. pic.twitter.com/xdIabm3O4m

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22/23
Les industriels européens ont mobilisé tout ce qu’ils ont pu pour nous empêcher d’approcher de trop près le lieu des décisions où l’UE déploie des stratégies de lobbying féroces pour maintenir ses avantages.

Désormais, il faudra compter avec notre présence.

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23/23
Comptez sur nous pour lutter contre l’opacité qui sert l’intérêt des industriels et couvre leurs crimes environnementaux et leurs méfaits néocoloniaux.

On ne laissera rien passer.

Merci de RT pour que les industriels sentent l’exigence citoyenne planer au-dessus d’eux.

— Frédéric Le Manach (@FredLeManach) October 16, 2023