Thread : le sommeil des ados, un enjeu politique
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Si le manque de sommeil est un sujet régulièrement abordé entre adultes, c’est un enjeu encore plus important chez les jeunes enfants et adolescents. Déjà parce qu’ils ont besoin de plus de temps de sommeil mais également parce que leur cerveau est en pleine (re)structuration. Malheureusement, l’addiction aux écrans, les horaires extrêmement contraignants du milieu scolaire ou encore la distance du foyer à l’établissement viennent abîmer le sommeil de la jeunesse. Les conséquences sont graves.
Un thread de @rachidowsky13
🔴 Ma nouvelle tribune sur @libe.
Mes élèves dorment en moyenne 6,32 heures par nuit. C'est très peu. Le manque de sommeil abîme leur humeur, leur santé et leur scolarité.
C'est un enjeu éducatif majeur et c'est une question profondément politique.
— Rachid l'instit (@rachidowsky13) September 3, 2023
L’année dernière, j’ai soumis les élèves volontaires à un questionnaire à propos de leur sommeil, et alors que les adolescents ont besoin de huit à dix heures de sommeil, mon échantillon se contentait de 6,32 heures par nuit en moyenne.
— Rachid l'instit (@rachidowsky13) September 3, 2023
Une personne qui dort 6h a le même temps de réaction que si elle avait un 1g d’alcool par litre de sang.
A quoi ressemble l’apprentissage d’un élève qui a les facultés cognitives d’une personne qui a englouti les deux tiers d’une bouteille de vin ?https://t.co/1Ns84BrSkN.
— Rachid l'instit (@rachidowsky13) September 3, 2023
Le sommeil n'est pas qu'une recharge de batterie
Lors du sommeil paradoxal, le cerveau trie, ordonne, et consolide la mémoire. Il ouvre la porte aux émotions positives et empêche les souvenirs traumatisants de faire leur nid dans nos esprits. pic.twitter.com/v1TWgWb8Tz— Rachid l'instit (@rachidowsky13) September 3, 2023
L’élève qui est régulièrement privé de cette phase arrive à l’école chaque matin avec les litiges de la veille encore en suspens. Les plaies sont béantes et les traumas omniprésents. Il est irritable, impulsif, paré au conflit
— Rachid l'instit (@rachidowsky13) September 3, 2023
Bien sûr, les écrans sont au rang des coupables. La lumière bleue émise par les écrans supprime la sécrétion de mélatonine par le corps, l'hormone qui signale qu'il est temps de dormir.
— Rachid l'instit (@rachidowsky13) September 3, 2023
Mais que peut l’ado semi-conscient face aux empires numériques passés maîtres dans l’art de capter de l’attention et qui courent inlassablement après la sienne ?
— Rachid l'instit (@rachidowsky13) September 3, 2023
Et puis, il n y a pas que les écrans :
La surcharge de travail d’un lycéen en milieu rural qui doit faire 2h de route par jour pour rejoindre son bahut ?
L'anxiété ?
La condition socio-économique de l’élève qui ne dort pas assez ?— Rachid l'instit (@rachidowsky13) September 3, 2023
Macron ne peut rien contre les deuils ou les chagrins d’amour qui nous maintiennent éveillés ; mais les politiques publiques ont leur mot à dire sur le mal-logement, le bruit, les lumières, les GAFAM, la surcharge de travail ou les inégalités sociales.
Le sommeil est politique.
— Rachid l'instit (@rachidowsky13) September 3, 2023