Dialogues avec plusieurs personnages, un thread d'écriture.

Le français, pour le meilleur et pour le pire, est une langue qui a horreur des répétitions. (1/14) pic.twitter.com/Ml4aV7bAUQ

— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023

Ce n'est pas le cas en anglais, où on peut par exemple trouver:

– We should go back, Max said.
– You sure ? We didn't finish our mission, said Bob.
– Well, Max said, our boss can go to hell. (2/14)

— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023

Imaginez la même chose en français:
– On devrait faire demi-tour, dit Max
– T'es sûr ? On n'a pas fini notre mission, dit Bob.
– Bah, notre chef peut aller se faire foutre, dit Max.

C'est super moche, avec la répétition du verbe "dire" et des prénoms des personnages. (3/14)

— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023

La solution la plus évidente est de supprimer ces interjections lorsqu'on le peut:
– On devrait faire demi-tour, dit Max
– T'es sûr ? On n'a pas fini notre mission.
– Bah, notre chef peut aller se faire foutre.

S'il n'y a que Max et Bob, on sait qui parle sans le préciser.

— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023

Mais imaginez qu'ils soient 3, il faut préciser qui parle pour que le lecteur comprenne, et on en revient au souci cité plus haut:
– On devrait faire demi-tour, dit Max
– T'es sûr ? On n'a pas fini notre mission, dit Bob.
– Bah, notre chef peut aller se faire foutre, dit Bill.

— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023

La solution la plus facile est celle d'utiliser d'autres verbes, comme "affirma", "insista", "protesta", "remarqua".
– On devrait faire demi-tour, dit Max
– T'es sûr ? On n'a pas fini notre mission, protesta Bob.
– Bah, notre chef peut aller se faire foutre, grogna Bill.
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— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023

(Notons que pour casser la monotonie, on peut mettre cette interjection à un autre endroit dans le dialogue):
– On devrait faire demi-tour, dit Max
– T'es sûr ? PROTESTA BOB. On n'a pas fini notre mission.
– Bah, notre chef peut aller se faire foutre, grogna Bill.
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— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023

Le souci, c'est que ça peut vite devenir lourd et maladroit. Genre "C'est drôle, rit-il". Il existe même des sites qui recensent les pires expressions de ce genre. Comme tout, c'est une question de dosage.
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— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023

Donc que reste-t-il comme solution ? Etoffer le dialogue avec des descriptions. C'est plus élégant, plus naturel, mais également plus long:
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— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023

– On devrait faire demi-tour, dit Max
Bob se tourna lentement vers lui; il faisait tout lentement, réfléchir, parler, se battre, mais ça ne le rendait pas moins dangereux.
– T'es sûr ? On n'a pas fini notre mission.
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Bill ralluma une torche et regarda autour de lui avant de conclure calmement:
– Bah, notre chef peut aller se faire foutre.

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— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023

C'est la solution que j'utilise dans mes romans et que je préconise, parce qu'elle permet d'enrichir l'histoire, de donner des éléments de contexte (ici, le caractère de Bob ou Bill) et de régler ce fameux problème de répétitions.

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— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023

Au lieu de donner des infos dans des paragraphes dédiés (ce qui parfois peut mener à un "info dump" indigeste), vous pouvez les distiller durant les dialogues.

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— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023

Evidemment, comme tous les conseils d'écriture, ce que je viens de dire n'est qu'une opinion. Ce qui marche pour moi ne marchera pas forcément pour vous, et c'est à chacun de trouver sa propre méthode. Mais j'espère quand même que ça vous aura occupé au taf ^^

(14/14) pic.twitter.com/xwvws8iuIT

— Olivier GAY (@0liviergay) December 13, 2023