Macron trouve la gauche "ubuesque" mais l'extrême-droite seulement "déraisonnable".
— Laélia Véron (@Laelia_Ve) June 19, 2024
Il choisit ses mots comme il choisit ses adversaires.
Vous avez entendu parler de cet avocat, à Mazan, qui est a insulté des féministes, les traitant d"hystériques", de "mal embouchées", et de "tricoteuses"? Hystériques et mal embouchées, on connait mais "tricoteuses", moins. C'est une vieille insulte sexiste, je vous raconte
— Laélia Véron (@Laelia_Ve) December 20, 2024pic.twitter.com/s1A8vUp0ZW
"Tricoteuses" renvoie aux femmes qui pendant la Révolution française n'avaient pas le droit de vote mais pouvaient assister à certaines réunions (clubs, conventions), et devaient tricoter (ou travailler) en écoutant les orateurs révolutionnaires pic.twitter.com/c4mK6wnjvf
— Laélia Véron (@Laelia_Ve) December 20, 2024
Elles sont devenues rapidement l'image d'un mythe contre-révolutionnaire, comme l'explique Dominique Godineau dans cet article en ligne (ma source principale, en ligne ici : https://t.co/iGC4V89HnZ) représentées comme des "furies de la guillotine", des enragées assoiffées de sang
— Laélia Véron (@Laelia_Ve) December 20, 2024
On comprend pourquoi l'avocat de Mazan les a traitées de "tricoteuses": les féministes rassemblées devant le lieu du procès seraient des extrémistes assoiffées de sang (= qui demandent des peines trop lourdes).
— Laélia Véron (@Laelia_Ve) December 20, 2024
Mais c'est intéressant de creuser ce qu'il y a derrière l'insulte.
Comme l'explique Dominique Godineau il s'agit d'une vieille insulte sociale : "Au XVIIIe siècle, des marchandes de la Halle viennent se plaindre au commissaire de police d'avoir été traitées, entre autres injures plus répandues (poison, garce, putain, etc), de "tricoteuse""
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D. Godineau fait l'hypothèse d'une "allusion à ces femmes pauvres qui, enfermées dans les Hôpitaux généraux ou les Dépôts de mendicité, étaient occupées, dans un but de moralisation par le travail (9), à tricoter des bas pour le compte de gros marchands qui les exploitaient."
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Avant la Révolution, c'est donc une insulte sociale. Et pendant la Révolution, l'insulte n'apparait pas à n'importe quel moment, mais "après la chute des Robespierristes" c'est aussi une insulte politique (lors de l'affrontement sans-culottes/modérés)
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