Pour la journée des droits de la femme, Libé met en une… un violeur
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Privilégier le buzz et faire abstraction de l’éthique ? Ou manque de femmes au sein de la rédaction du journal ? De nombreuses questions se posent après la une de Libération d’hier publiant la lettre d’un violeur. Dans celle-ci, Samuel, un étudiant de 20 ans avoue avoir violé son ex copine. Il y explique notamment les « déterminants personnels, culturels et sociaux » qui lui ont permis de réaliser cet acte horrible. Pour le journal Libération, il ne s’agit pas de justifier ce comportement mais de montrer que les violeurs ne sont pas des monstres mais des gens communs, que cela peut-être n’importe qui. Mais en plus de la date, la journée internationale des droits de la femme, la forme et le fond sont finalement mis au pilori par de nombreux.ses internautes choqué.es qui ne comprennent pas comment une telle lettre a pu être publiée faisant fi de toute décence vis-à-vis des victimes.
La une de la honte
Chaque année, pour la journée internationale des droits des femmes, celles-ci ont droit aux réductions de la part des magasins, aux bouquets de fleurs, voire à la sempiternelle annonce de « bonne journée de la femme à toi ». Si beaucoup s’attendaient à ce genre de mauvaises surprises hier, le journal Libération a réussi à battre le record de l’inconvenance.
1.
🗞 À la une de Libé lundi :
«Fin de vie : mort sans ordonnance» pic.twitter.com/5Kyf4qgoZ2
— Libération (@libe) March 7, 2021
2.
— Boris (@borisschapira) March 7, 2021
3.
Donc, pour le 8 mars, vous publiez la lettre d'un violeur qui nous fait un magnifique exercice de déresponsabilisation (la sienne) et de partage de la responsabilité (avec sa victime).
A quoi vous pensez, au juste ? Le 8 mars, pour une fois dans l'année, on demande aux hommes de— Lisore (@VraieLisore) March 7, 2021
se taire et d'écouter un peu les femmes et vous, vous publiez un torchon misogyne, en donnant la parole au dernier type de mec qu'on a envie d'entendre ou lire ce jour-là.
Qu'est-ce que vous avez dans la tête ????— Lisore (@VraieLisore) March 7, 2021
4.
Longue introspection qui tour à tour romantise puis absout l'auteur en diluant sa responsabilité dans une analyse où tout le monde serait responsable de la culture du viol.
La grande absente ici, c'est la femme qui a été violée.
Abject de la part de Libération pour un 8 mars. https://t.co/Lws2dsUbAX— Cheikh Evara (@michtosincere) March 7, 2021
5.
Si les violeurs se sentent le besoin de témoigner, ils peuvent le faire au commissariat. https://t.co/bJaTdvsGrL
— Comic Sans Inès (@ComicSansInes) March 7, 2021
6.
personne :
absolument personne :@libe : joyeuse journée des droits des femmes, à cette occasion nous publions l'immonde lettre d'un violeur https://t.co/6I3QVPxSXO— Pauline Bock (@PaulineBock) March 7, 2021
7.
ok donc @libe fait la une avec un violeur qui fait son ouin-ouin le 8 mars, écoutez, je préférais la rose à la caisse du Super U en fait.
— Daria Marx (@dariamarx) March 7, 2021
Le problème de la lettre ouverte
À peine une courte introduction, puis un « making-of » concernant la décision de publier le message du violeur. Il n’y a pratiquement pas de regard critique de la lettre, celle-ci est laissée telle quelle, sans explications, sans annotations, plusieurs passages posant pourtant de sérieux problèmes.
8.
c important de dire aussi que libe ne fait pas ca uniquement pour le buzz cad que y'a une maj de la redac qui est intimement convaincu qu'il est temps de liberer la parole des violeurs et que c'est une lutte égale à celle des meufs. c ca le message
— SILK SONIC 👩🏽🔬 (@amrktn) March 8, 2021
9.
Réfléchir sur le viol, c'est aussi se confronter aux discours des violeurs. Mais pas pour les mettre en valeur. Pour les disséquer, les remettre en perspective(par ex par rapport à la culture du viol, au patriarcat), les remettre à leur place. Et leur place n'est pas en Une #libe
— Laélia Véron (@Laelia_Ve) March 8, 2021
10.
ce genre de une ça fout en l'air, ca ne donne aucune force, ça ne vient complexifier aucun "débat" (quel débat sur le viol ???) @libe ça fait juste pleurer dans son lit, ça coupe le souffle, ça ne fait rien avancer du tout.
— Marcia (@marciageneva) March 7, 2021
11.
Nous féministes : "Il faut écouter les victimes de violences"
Libe : ….
Un agresseur : "Il faut écouter les victimes de violences"
Libe : *Applaudissements* "Que diriez vous d'une Une dans notre journal pour que vous puissiez faire lire au monde cette idée brillante ?"
— Game Ovaires (@VividPersephone) March 7, 2021
12.
En fait, TOUT est indécence, mépris et violence dans ces papiers de @libe. TOUT.
C’est l’angoisse absolue.
(Notre zone de confort ?!?!?! Sérieusement ? T’écris un papier sur le viol et tu parles de zone de confort mais 🤯) pic.twitter.com/UYrJ7f9vce
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) March 7, 2021
Libé dans la sauce
De nombreuses femmes ont utilisé l’humour pour dénoncer cette lettre et pour critiquer le journal Libération qui n’a manifestement pas bien saisi la notion de féminisme. Le travail est encore long avant la destruction du patriarcat.
13.
Vous pensez que nous si on.envoie une lettre à Libé titrée "Tu m'as violée, prenom*" ça passe? 😀
— garlic woman (@turbomeuf) March 8, 2021
14.
Ah mais merde, Libé c’est le TPMP de l’intellectuel en fait. 5 minutes pour les violées et 5 pour les violeurs.
— Illana Weizman (@IllanaWeizman) March 8, 2021
15.
Vous n'y êtes pas. Si @libe donne la parole à un mec, et un violeur qui plus est, en ce jour des droits de la femmes c'est sûrement qu'ils vont donner la parole aux femmes les 364 jours restants.
Je vois que ça.— Lady Oscar (@Milady_Oscar) March 8, 2021
16.
Une pensée aussi pour les femmes journalistes féministes qui travaillent à Libé et qui vont devoir aller au boulot ce matin. Le vent va tourner, on y croit ✊
— Iris Ouedraogo (@IrisOuedraogo) March 8, 2021
17.
Je suis prête pour la manifestation du 8 mars @libe pic.twitter.com/TGLcZ75K8h
— Camarade Pauline (@paulinemski) March 8, 2021
18.
Rédaction de Libé préparant la Une du 8 mars. pic.twitter.com/qsgXEfvLVS
— Nawak (@NawakP) March 7, 2021