Ses grandes soeurs, versions tunisiennes d'Anastasie et Javotte, lui filaient à peine à manger et la foutaient dehors.
En gros, elle a connu la rue.
— N-IB (@noemie_issan) July 20, 2019
Quand elle était plus ou moins à la rue, errant toute la journée dans Gabès, et cherchant le gîte chez la bonne âme qui voudrait bien l'héberger, elle n'avait pas de culotte.
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Et cette sensation d'être à nu, d'être fragile au point que quiconque aurait pu la violer, ce sentiment là, elle ne l'a pas oublié.
On ne saura jamais si elle a été violée ou agressée.
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Elle ne l'a jamais dit. Mais en tous cas, cette sensation de faiblesse absolue, que n'importe quel homme pourrait s'il le voulait, la toucher ou l'agresseur, voilà une sensation qui ne l'a jamais quittée.
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Pépé, sitôt qu'il a lui même eu un foyer, à pris avec lui Simon et Suzanne. Et Mémé, qui avait donc 15 ans quand elle s'est mariée (d'amour, ce qui etait rare a l'epoque) a élevé son beau-frère et sa belle-soeur. Alors qu'ils avaient à peu près deux-trois ans de moins qu'elle
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Encore aujourd'hui, Suzanne appelle Mémé "Tata".
Suzanne est une mère grand mère et arrière grand mère de tribu. Elle a dépassé les 85 ans.
Et elle offre toujours des culottes.
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Une pensée à toutes les femmes de la rue. A toutes les SDF, les prostituées, les précaires, les fugueuses, toutes celles qui vivent dans leur chaire cette fragilité.
La culotte de Tata Suzanne, c'est plus qu'une culotte, c'est un bouclier symbolique
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Et un voeu: Qu'un jour, bientôt, les femmes et les filles ne se sentiront plus à la merci dans l'espace public.
Merci de m'avoir lue.
— N-IB (@noemie_issan) July 20, 2019