Ah et pour ceux que ca interesse. Ca fait +de 10 ans, je lui ai pardonné cette humiliation et nous en avions parlé après. Elle était vraiment triste pour moi, triste que je me sois mariée si jeune, triste que je porte un couvre-chef, elle pensait que ca allait ruiner ma vie.
— N-IB (@noemie_issan) October 12, 2019
Elle s'est trompé.
— N-IB (@noemie_issan) October 12, 2019
Ohlala je vois que plein de gens me lisent et me répondent…
Du coup, j'en profite pour vous conseiller de lire ce livre indispensable pour comprendre l'importance du sentiment de n'être pas humilié en democratie:
La société décente, du philosophe israélien Avishai Margalith
— N-IB (@noemie_issan) October 12, 2019
Ce qui nous faisait rire quand on était petit est parfois ce qui nous fait pleurer quand on devient adulte.
Un exemple:
Jai une grande-tante qui s'appelle Tata Suzanne, et qui offre à toutes les filles et femmes qui viennent la voir, des culottes.
— N-IB (@noemie_issan) July 20, 2019
Parfaitement, vous avez bien entendu, des culottes. Depuis que je me souviens d'elle, je me souviens de ce truc loufoque. On va chez Tata-Suzanne, on repart avec des paquets de culottes neuves. Et on a pas le droit de rigoler ou de se moquer. La barbe.
— N-IB (@noemie_issan) July 20, 2019
Tata Suzanne a donc en permanence un stock de culottes féminines neuves DE TOUTES LES TAILLES. Et de très belle qualité. Qu'elle donne avec empressement à toute personne de sexe féminin qui lui rend visite. Ses petites filles, mais ca peut aussi être des femmes de ménage ou autre
— N-IB (@noemie_issan) July 20, 2019
J'ai appris recemment pourquoi.
Et depuis, j'ai plus du tout envie de rire.
— N-IB (@noemie_issan) July 20, 2019
Faut remonter un peu dans l'histoire familiale pour comprendre.
Tata Suzanne est une des soeurs de mon Pépé sauf qu'elle, c'est la petite. Quand Pépé était dans sa vingtaine, ils ont perdu leurs parents, des bourgeois tunisiens de Gabès.
— N-IB (@noemie_issan) July 20, 2019
Les grands frères et soeurs, qui étaient pas exactement des gens sympas, ont dilapidé l'héritage en écartant soigneusement les plus jeunes. Pépé donc. Mais aussi Suzanne et Simon, qui étaient encore gosses (10 ans pour lui, 12 ans pour elle je crois).
— N-IB (@noemie_issan) July 20, 2019
Et, autre truc sympa, ils ont vendu les maisons et les terrains, laissant les deux plus jeunes sans foyer fixe.
Tata Suzanne a été pendant un temps plus ou moins vagabonde.
— N-IB (@noemie_issan) July 20, 2019