Quelques heures après, elle se relève et sectionne les organes génitaux de Kichizō avec son couteau. Elle les enveloppe dans une couverture de magazine. Avec le sang, elle écrit « Sada et Kichizō, seulement nous deux » sur la cuisse gauche, et sculpte « Sada » dans son bras. pic.twitter.com/Lyb6vvWo6e
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Ce faisant, elle inverse une pratique des courtisanes de la période de Tokugawa qui promettaient leur fidélité en offrant une marque de leur affection. Dans les cas extrêmes, leur petit doigt.
Sada enfile les sous-vêtements de Kichizō, et quitte l’auberge vers 8h du matin. pic.twitter.com/mmhEKoSrRU— Lex Tutor (@NunyaFR) October 2, 2022
Aussitôt sortie, elle contacte Gorō à son auberge. Ils conviennent d’un rendez-vous.
À leur rencontre, Sada se confond en excuses, sans s'expliquer. À ce moment-là, Gorō ne sait pas l’ampleur de l’affaire en devenir, ni que ses rêves de carrière politique viennent de s'évaporer.— Lex Tutor (@NunyaFR) October 2, 2022
Dans la journée, le corps de Kichizō est découvert. Sada est alors recherchée. En quelques heures, les journaux reprennent massivement l'histoire. Le 20 mai, le grand journal Asahi réserve à l'affaire la page 2 au lieu de l’habituelle avant-dernière page dédiée aux crimes. pic.twitter.com/mfc0wPWbk3
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La couverture médiatique s'intensifie. Le meurtre éclipse les événements de l'époque, y compris les venues au Japon de Jean Cocteau et de Charlie Chaplin. Le Yomiuri, autre grand journal, accentue le sensationnalisme, et titre : « Conte horrifique d’un désir lubrique ». pic.twitter.com/RqjmVN9Xso
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On y décrit en détails les derniers repas de Sada, et on tente d'en établir un profil psychologique. On la compare à la Salomé d’Oscar Wilde. Fausses observations et fausses pistes s'accumulent. C'est le début de la « panique Sada Abe », une panique enracinée dans son temps.
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À une époque charnière où se mêlent troubles politiques et militaires, avec l’incident Ni-Ni-Roku et la guerre imminente avec la Chine, un scandale sexuel sensationnaliste fait office d’exutoire nationale, en plein boum du style ero guro nansensu.https://t.co/wXmwVlPaQs
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À plus forte raison que le portrait qui est fait de Sada répond aussi à la dokufu, la femme-poison, un archétype de personnage féminin très ancré dans l'imaginaire japonais depuis le succès des romans sérialisés et des œuvres scéniques dans les années 1870. pic.twitter.com/gPcONzkICb
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Le 20 mai, Sada passe sa journée à écrire des lettres d’adieu. À Gorō, bien sûr. À un ami, anonyme. Et puis à Kichizō, son amour qu’elle a tué. Elle prévoit de se suicider le 25. Dévorée par son amour toxique, elle pratique la nécrophilie avec les organes qu’elle a tranchés.
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Son projet : s’enfuir à Osaka, et sauter d’une falaise sur le mont Ikoma avec tout ce qu’il lui reste de Kichizō. Mais rapidement, ses plans tombent à l'eau. La police surveille toutes les gares de la capitale. Sada décide alors de mettre fin à ses jours à l’auberge Shinagawakan. pic.twitter.com/FLTEXSBhGk
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