Et pour lequel on n'a pas eu le temps de le 'rendre présentable', ni d'éteindre le scope et le respirateur. Il a fallu travailler l'heure suivante avec l'alarme 'asystolie' en fond, parce qu'il fallait prendre ce temps pour les autres patients qui arrivaient.
— salegosse (@claralohomora) September 6, 2020
Cette même journée, on a fait l'entrée qu'on redoutait tous. On a accueilli un de nos collègues, dans nos lits. Lui aussi en détresse respiratoire, sur le fil tendu du risque d'intubation. Mais on n'avait pas le temps d'avoir peur, alors il a fallu continuer à travailler.
— salegosse (@claralohomora) September 6, 2020
Je suis rentrée ce soir là, avec une heure de retard, en ayant mangé en 15 minutes, avec 3 décès et 3 fois plus d'entrées, lessivée. Et les journées qui ont suivi ont été similaires. Accueillir, intuber, accompagner, et ne pas se laisser envahir la peur.
— salegosse (@claralohomora) September 6, 2020
Ne pas raconter aux proches pour ne pas accentuer un climat déjà bien trop anxiogène. J'ai vécu beaucoup de situations difficiles au cours de ma courte carrière, mais ces quelques semaines, cette peur dans les yeux des patients, la détresse des familles au téléphone,
— salegosse (@claralohomora) September 6, 2020
Dans l'impossibilité de venir rendre visite a leur proche, je ne l'oublierai jamais. Plusieurs de mes collègues ont eu des proches, des parents, hospitalisés dans d'autres réanimations de l'hôpital. Mais il a fallu tenir.
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J'ai vu plus de décès en 2 semaines qu'en une année d'exercice. Des personnes qu'il a fallu mettre dans des housses, sans toilette mortuaire, sans famille pour accompagner. Des personnes dont les proches n'auront jamais eu la possibilité de visites et d'accompagnement.
— salegosse (@claralohomora) September 6, 2020
Aujourd'hui, on demande aux gens de respecter la distanciation physique, et de porter des masques. Alors oui, c'est chiant, ça tient chaud, mais en comparaison de tout ce qui s'est passé, de toutes ces choses qu'on a pu voir, c'est peu.
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Si nous sommes amenés a recommencer ces semaines d'angoisse, on recommencera. Mais pour être tout a fait honnête avec vous, j'aimerais ne pas avoir a revivre ça une deuxième fois. Alors portez vos masques. Respectez la distanciation. Et si vous en doutez, pensez que derrière
— salegosse (@claralohomora) September 6, 2020
Ces chiffres d'hospitalisation, de décès, il y avait des vraies personnes, avec une vie, une famille, et des soignants qui ont du apprendre a gérer des situations pour lesquelles on n'est jamais vraiment tout a fait prêts.
Si vous n'êtes pas à risque, pensez aux autres.— salegosse (@claralohomora) September 6, 2020