18/Mais le récit des origines permet de rappeler aux Sénateurs qu’ils ont face à eux le fils d’un héros. Et la presse spécialisée n’est pas du genre à contrarier l’histoire racontée (storytelling) du grand patronat. “ Saadé, confidences d’un tycoon des mers” titrait Le Point
— Nicolas Framont (@NicolasFramont) July 27, 2022
19/Pourtant,un peu de mémoire politique ne fait pas de mal, et permet de relativiser un peu un récit de réussite uniquement basé sur un préssentiment entrepreneurial. Comme beaucoup de fortunes consolidées dans les années 80-90, Saadé a bénéficié d’un ensemble de choix politiques
— Nicolas Framont (@NicolasFramont) July 27, 2022
20/En 1996, comme partout en Europe et dans le monde, le gouvernement français d’Alain Juppé s’adonne aux plaisirs des privatisations à tout va. La Compagnie Générale Maritime (CGM) est bazardée pour l’occasion. L’affaire est cousue de fil blanc :
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21/juste avant la privatisation, le gouvernement a renfloué la compagnie publique à hauteur d’1 milliards de francs, pour ensuite la céder à un prix bien plus faible à CMA. Il faut dire que Jacques Saadé est en très bonne entente avec le gouvernement et le parti présidentiel(RPR)
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22/Jacques est mis en examen pour « abus de biens sociaux, faux et usage de faux, présentation de faux bilans, escroquerie »… Il est accusé d’avoir pompé les finances de la compagnie publique pour renflouer sa propre entreprise, totalement dans le rouge avant la privatisation
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23/La justice patine, et le dénouement est rocambolesque : en 1999, la police perquisitionne la société où sont entreposées les archives de la CMA. “Tout à coup, ils entendent des cris… et apprennent qu’un carton d’archives vient d’être dérobé par deux personnes
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24/Coïncidence, il s’agit de la caisse numéro 278, dont le contenu est intitulé « CGM privatisation huit dossiers spéciaux » !” nous raconte le Monde. la lumière sur cette affaire n’a jamais été faite, mais une chose est sûre :
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25/ ce n’est pas Jacques Saadé, le “tycoon des mers”, qui a permis à son entreprise de passer le cap du deuxième millénaire, mais le contribuable français, dont l’ex-entreprise publique a été bradée après avoir été renflouée, et qui a servi de réserve financière à la CMA
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26/La “réussite” de Jacques Saadé est donc moins univoque que ce que sa biographie officielle laisse entendre. Celle de son fils Rodolphe ces dernières années est nettement moins difficile à comprendre : il est né au bon endroit.
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27/Mais surtout, il a bénéficié d’un contexte économique porteur pour les activités de son entreprise. La pandémie mondiale et l’importante reprise des échanges commerciaux qui l’ont suivi ont mis le secteur du transport en tension et permis à CMA CGM d’augmenter ses tarifs.
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