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Loi Duplomb : la France répète l’erreur du chlordécone

Par Parlons Large 04/08/2025

La France a déjà connu un scandale sanitaire majeur avec l’utilisation du chlordécone. Pourtant, elle s’apprête à reproduire la même erreur en adoptant la loi Duplomb. Cette loi autorise à nouveau des pesticides toxiques autrefois bannis. L’histoire se répète : la santé publique risque d’en payer le prix.

Chlordécone : un poison durable et un précédent ignoré

 
Entre 1972 et 1993, le chlordécone était pulvérisé dans les bananeraies antillaises.
Ce pesticide persistant pollue toujours les sols et les eaux.
Selon Santé publique France (Reporterre), 92 % des Martiniquais et 95 % des Guadeloupéens sont contaminés.
Le risque de cancer de la prostate atteint 227 cas pour 100 000 hommes, contre 88 en hexagone.
 

 

 
Le chlordécone continuera à polluer l’environnement antillais pendant 700 ans. Des milliers d’ouvriers agricoles et de riverains ont été exposés sans le savoir. Ils ont été victimes d’un système qui a privilégié les profits agricoles sur leur santé. Aujourd’hui encore, cette plaie écologique et sanitaire n’est pas refermée.
 
En janvier 2023, la justice a prononcé un non‑lieu, alors que des familles antillaises subissent cancers, troubles neurologiques, infertilité et naissances prématurées. Pourtant, loin d’en tirer les enseignements, le gouvernement s’engage dans une voie similaire avec la loi Duplomb. En effet, certains qualifient déjà l’acétamipride de « chlordécone de la métropole ».
 

 

 

Loi Duplomb : le retour inquiétant des pesticides interdits

 
Malgré une mobilisation massive de la gauche et des écologiques, la loi Duplomb est adoptée en juillet 2025 à 316 voix contre 223. Elle permet de déroger à l’interdiction de certains insecticides néonicotinoïdes, en particulier, elle rouvre la porte à l’acétamipride. L’acétamipride était interdit en France depuis 2018 à cause de ses risques pour les abeilles. Ce sont les très gros lobbys agro-alimentaires, comme la FNSEA, qui sont à l’origine de cette loi dont Laurent Duplomb. Le sénateur LR est également agriculteur pour la FNSEA, peut être une coïncidence…
 

 

 

 

 
Elle a également un impact sur nous, l’EFSA alerte sur des risques neurologiques, hormonaux, épigénétiques et cancers liés à l’acétamipride. On se souvient encore du cri de rage de Fleur Breteau dans l’Hémicycle, juste après l’adoption de la loi Duplomb : « Vous êtes les alliés du cancer ! ». Fondatrice du collectif Cancer Colère, Fleur incarne aujourd’hui la colère d’une population trahie. Sa voix porte celle de milliers de citoyen·nes inquiet·es face à une loi qui autorise l’empoisonnement légal.
 

 

 

Mobilisation citoyenne : santé publique contre intérêts économiques

 
Face à cette régression, la société civile s’est mobilisée avec une ampleur inédite. En dix jours, plus d’1 million de personnes ont signé la pétition demandant l’abrogation de la loi Duplomb. Fin juillet 2025, cette pétition a franchi le cap des 2 millions de signatures : un record absolu en France.
 

 
Ce succès populaire dépasse les clivages habituels entre « écologistes » et « agriculteurs ». Il exprime un ras-le-bol général contre le retour de pesticides dangereux. Dans un contexte où les manifestations climatiques et sanitaires sont souvent ignorées ou réprimées, cette pétition est devenue un exutoire démocratique. Des milliers de citoyens font front commun pour exiger que la santé publique prime sur les logiques de rendement à court terme. Le message est clair : on ne veut plus revivre un nouveau chlordécone.
 

 

 

 
La pression populaire a forcé les institutions à réagir. Grâce aux plus de 500 000 signatures recueillies en quelques jours, un débat parlementaire devra être organisé sur le sujet. Cependant, ce débat ne pourra en aucun cas annuler le texte déjà voté. La présidente de l’Assemblée a été claire : pas question de détricoter la loi Duplomb.
 
Le gouvernement compte bien la promulguer coûte que coûte. Les opposants espèrent encore un sursaut. Certains députés réclament que le Président de la République use de son pouvoir pour renvoyer le projet en nouvelle lecture. Ils estiment que l’indignation massive le justifie.
 

 

 
Le gouvernement justifie la loi Duplomb par de nobles intentions : produire plus, protéger nos agriculteurs, garantir la compétitivité… Mais ces arguments s’écroulent un à un. La vidéo suivante débunk point par point ces mensonges d’État.
 

Le gouvernement justifie la loi Duplomb par la compétitivité agricole.

 
Il argue que l’acétamipride reste autorisé chez nos voisins européens, et qu’il serait injuste de priver les betteraviers ou arboriculteurs français d’un « atout » chimique que d’autres utilisent. Mais raisonner par le bas est un non-sens. Ce n’est pas parce qu’ailleurs des pesticides dangereux continuent d’être employés que la France doit s’aligner sur ces mauvaises pratiques. À l’inverse, notre pays devrait montrer l’exemple en protégeant ses pollinisateurs, ses terres et sa population.
 

Revenir sur une interdiction motivée par des preuves scientifiques, c’est fonctionner à l’envers : on sacrifie la santé au nom des intérêts économiques immédiats, alors qu’il faudrait investir dans des solutions agricoles durables. L’enjeu est d’éviter un nouveau scandale sanitaire. Il est impératif de décontaminer nos politiques agricoles des influences néfastes et de mettre la santé publique avant des aspects de rentabilité.
 

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