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Les mensonges de CNews révélés par Complément d’enquête

Par Parlons Large 02/12/2025

On se doutait que cela n'allait pas sur CNews. Maintenant c'est chiffré.

La bande-annonce de Complément d'Enquête l’annonçait : CNews est « la chaîne d’info en continu la plus sanctionnée du paysage audiovisuel ». Son enquête (27/11/2025) dévoile une « méthode CNews » transformée en véritable usine à peur. La parole télévisée y tourne à l’obsession : immigration, islam et insécurité sont sans cesse au centre des débats. Les chiffres à l’appui révèlent des excès effrayants.

L’enquête filme une mécanique éditoriale simplifiée à l’extrême. Quelques thèmes saturent l’antenne, jour après jour. Immigration, islam, insécurité : la boucle est constante. Un ex-journaliste raconte une consigne limpide et brutale. « Désormais, on ne fait que du muslim, muslim, muslim ». Cette orientation n’informe pas ; elle installe un horizon anxiogène. Les bandeaux, débats et journaux convergent vers le même récit. Le pluralisme devient décoratif, déplacé aux marges horaires. Les contre-points sont tardifs, parfois inexistants. L’émission montre un basculement assumé vers une presse partisane. Le téléspectateur reçoit une émotion, pas un débat.

 
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Les chiffres de l’obsession

 

L’équipe a compté mots, bandeaux, occurrences et sujets. De 2020 à 2024, « islam » apparaît 30 993 fois à l’antenne. « Immigration » atteint 69 353 occurrences sur la même période. Ces volumes dépassent nettement ceux des concurrentes, selon l’équipe. La sémiologue Cécile Alduy décrit un lexique alarmiste spécifique. Elle souligne que ce vocabulaire est partagé par la droite dure. Des termes comme « ensauvagement » n’apparaissent que sur cette chaîne. La programmation d’invités suit cette même logique. Les figures de gauche sont reléguées en nocturne. Les soirées privilégient la droite et l’extrême droite. L’obsession devient méthode, documentée et chiffrée.

 
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Sanctions et bataille du pluralisme

 

Le régulateur a déjà sanctionné la chaîne huit fois. Il a aussi prononcé six mises en demeure récentes. Ces décisions visent des dérapages d’antenne répétés. L’enquête rappelle ces mesures, dossiers à l’appui. Sollicitée, la direction de la chaîne décline tout commentaire. RSF publie alors ses propres calculs de pluralisme. L’ONG dénonce un contournement méthodique des équilibres. L’Arcom conteste cette lecture et ses méthodes. France Télévisions coupe in extremis un segment contesté. RSF maintient toutefois l’intégralité de ses données publiques. La querelle porte désormais sur les métriques et procédures. Pendant ce temps, la “méthode” continue à l’antenne.

 
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Programmation et effets politiques

 

L’émission décrit un ordonnancement précis des plateaux. Les antagonistes idéologiques n’occupent pas les mêmes horaires. La contradiction est poussée hors des cases fortes. La grille fabrique un consensus d’antenne artificiel. Les chiffres de fréquence soutiennent ce cadrage éditorial. Le résultat affecte la perception du réel. L’insécurité devient omniprésente, indépendamment des faits. L’immigration se transforme en obsession quotidienne. L’islam est posé en problème politique permanent. Cette production de peur est rentable et efficace. Elle impose son agenda au débat public. C’est un coût démocratique majeur.

 
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« Explosion » des kebabs : un mythe télévisuel

 

Sur les « kebabs qui explosent », l’enquête rectifie : il n’y a pas de boom du nombre d’enseignes. Un cabinet cité par France 2 recense environ 9 500 kebabs en France, un total stable depuis dix ans. La confusion vient d’images accumulées et de la croissance globale du fast-food, pas d’une poussée spécifique des kebabs. Oui, la consommation est élevée, des centaines de millions de sandwiches vendus par an, mais cela ne prouve pas l’ouverture massive de nouveaux points de vente. En clair : l’obsession visuelle fabrique un « phénomène » que les chiffres ne confirment pas.

 
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Complément d’enquête ne “charge” pas ; il documente méthodiquement. Les chiffres, la grille et les sanctions forment un faisceau. La chaîne revendique de fait un rôle d’opinion. Le pluralisme devient variable d’ajustement éditorial. Le public hérite d’un réel appauvri et polarisé. La question est désormais politique et démocratique. Une chaîne « d’info » peut-elle devenir haut-parleur partisan, en modifiant des chiffres ? L’émission répond par les faits, chiffres à l’appui. Il revient aux régulateurs et citoyens d’agir.

 
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