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Leroy Merlin ridiculise l’extrême droite sans même le vouloir

Par Maxime 19/11/2025

Frontières en PLS après la décision de Leroy Merlin.

Quand Leroy Merlin refuse d’associer son image à un média radical, l’extrême droite s’enflamme. Et les réseaux sociaux s’amusent beaucoup.

C’est quoi Frontières ?

Depuis plusieurs années, le paysage médiatique français voit émerger des plateformes revendiquant des positions de plus en plus radicales. Parmi elles, Frontières, anciennement connu sous le nom de Livre Noir, occupe une place particulière. Ce média d’extrême droite a été lancé notamment par Erik Tegnér, militant ouvertement engagé en faveur d’Éric Zemmour. Dès sa création, le site a cherché à se distinguer par une ligne éditoriale provocatrice, reposant sur des contenus volontairement outranciers destinés à faire réagir et à créer du buzz. Frontières s’est fait connaître grâce à des unes choc, souvent relayées massivement sur les réseaux sociaux. Sur YouTube, le média s’appuie sur certains intervenants dont la spécialité consiste à se rendre dans des manifestations de gauche en espérant se faire malmener pour illustrer une prétendue violence systématique des mouvements progressistes. Le journaliste Jordan Florentin est devenu emblématique de cette stratégie, régulièrement tourné en dérision sur internet pour ses mises en scène jugées grossières. Outre sa ligne idéologique clairement ancrée à l’extrême droite, Frontières adopte également une posture ouvertement antirépublicaine, ne cachant pas sa défiance envers le fonctionnement démocratique. Dans un système politique sain, un tel média susciterait probablement davantage de vigilance, mais il continue aujourd’hui de prospérer grâce aux réseaux sociaux.
 
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Et le Rohan répondra :

Face à cette présence grandissante, des collectifs militants tentent de réagir. C’est le cas de Sleeping Giants, groupe de gauche actif en ligne, dont la méthode consiste à signaler publiquement aux entreprises que leurs publicités apparaissent sur des sites problématiques. En taguant plusieurs marques sur Twitter, le collectif les alerte sur le fait que leurs annonces (souvent générées automatiquement via les régies publicitaires) se retrouvent diffusées sur Frontières. Interpellée, Leroy Merlin a rapidement répondu. L’enseigne de bricolage a annoncé qu’elle bloquait dès à présent l’affichage de publicités sur ce site, affirmant ne « cautionner ni les propos ni les messages » qu’elle avait pu voir relayés. Une décision qui paraît logique pour de nombreux observateurs, tant le média est associé à des discours jugés dangereux ou extrémistes. Dans la foulée, de nombreux internautes ont entrepris de taguer d’autres entreprises, espérant qu’elles imitent l’exemple donné par Leroy Merlin.
 
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Boycott général !

La réaction de l’extrême droite ne s’est pas fait attendre. Vexés, certains militants ont dénoncé une forme de censure et appelé au boycott de l’enseigne. Plusieurs d’entre eux ont affirmé, parfois de manière théâtrale, qu’ils prévoyaient de dépenser des centaines voire des milliers d’euros chez Leroy Merlin mais que l’entreprise venait, par sa décision, de “perdre un client”. D’autres ont menacé l’enseigne d’un effondrement commercial en évoquant le poids électoral du Rassemblement national. Pourtant, Frontières ne rassemble “que” 500 000 abonnés sur YouTube, et son ton radical dépasse largement la stratégie de “dédiabolisation” menée par Marine Le Pen depuis des années.
 
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Pour conclure :

Ce nouvel épisode illustre une tendance déjà bien ancrée : l’extrême droite française s’inspire régulièrement des luttes culturelles américaines. Ici, elle recycle le slogan « go woke, go broke », selon lequel toute entreprise adoptant une posture progressiste serait vouée à la ruine. Aux États-Unis, malgré les campagnes de boycott lancées par certains groupes conservateurs, les effets concrets sur les grandes entreprises sont restés très limités. En France, l’affaire Leroy Merlin semble suivre le même chemin. L’enseigne, loin d’être affaiblie, bénéficie même d’un regain de sympathie auprès de nombreux consommateurs saluant sa prise de position. Si vous hésitiez encore sur l’endroit où acheter vos prochaines vis, l’actualité pourrait bien vous avoir aidé à trancher.
 
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Pour aller plus loin :

On se rappelle toutes et tous du terrible sort de Décathlon lors du boycott de 2020 par les fans de Zemmour (il ne s’est absolument rien passé) :
 

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