Juste tendre la main
Tendre la main pour les victimes de violences sexuelles.
Dans le silence feutré d’un cabinet médical, certaines vérités surgissent, fragiles et bouleversantes. Elles rappellent que derrière chaque consultation se cache parfois une douleur tue, enfouie sous les sourires. Cette histoire, celle de Lola, 17 ans, n’est pas un cas isolé : elle est le reflet d’une réalité trop fréquente, où la violence s’invite là où l’amour devrait protéger.
À travers le regard bienveillant d’une médecin, se dévoile la puissance d’une écoute, d’un mot juste, d’une main tendue. Parce que parfois, sauver une vie commence simplement par oser poser la bonne question. Un thread de @FantineEtHippo.
Juste tendre la main :
Lola* a 17 ans. Elle vient de débuter ses études d'infirmière, et elle est fraîche et pétillante malgré le covid qu'elle traîne depuis 2 jours et pour lequel elle vient consulter.
Elle vient de Lyon*, n'a pas de médecin traitant ici et pas de gros problème de santé. Elle est— Dre Fantine (& Hippocrate) (@FantineEtHippo) October 9, 2025
jeune, pleine d'avenir et semble heureuse.
Je refais le point sur ses antécédents et termine par la gynécologie. Quelques rapports non protégés mais un dernier dépistage rassurant, une contraception qui lui convient, et vient la dernière question : Il y a déjà eu des violences— Dre Fantine (& Hippocrate) (@FantineEtHippo) October 9, 2025
pendant les rapports, ou des rapports non consentis ?
Silence.
Lola hésite, mais répond que non.
Je note et laisse un temps. Mais quand même : "Vous avez hésité, il n'y a jamais eu de rapport ou de geste dont vous n'aviez pas envie ?"
Un sourire triste.
Ses yeux se mouillent.
Si.— Dre Fantine (& Hippocrate) (@FantineEtHippo) October 9, 2025
Son ex-conjoint la forçait à avoir des rapports, régulièrement, même quand elle ne voulait pas.
Je lui fais remarquer que c'est un viol. Elle le sait. Elle lui avait dit et il l'avait reconnu au moment de leur rupture. Visiblement, il regrettait.
Mais ça ne change rien.— Dre Fantine (& Hippocrate) (@FantineEtHippo) October 9, 2025
Ça ne change rien aux cauchemars, aux flashs, aux peurs quand quelqu'un la touche parfois, aux souvenirs empreints de terreur et d’impuissance.
Lola a 17 ans, et elle souffre d'un Trouble Stress Post-Traumatique.
Je lui demande si elle en a déjà parlé à un professionnel de santé.— Dre Fantine (& Hippocrate) (@FantineEtHippo) October 9, 2025
"Je l'ai pas dit à mes parents.
– Vos parents n'ont pas besoin de savoir. Mais on peut vous aider. Si vous le désirez, je peux vous orienter vers un.e psychologue pour s'occuper de ça."
Lola pleure et s'excuse.
"Vouz n'avez pas à vous excuser, vous êtes une victime et vous— Dre Fantine (& Hippocrate) (@FantineEtHippo) October 9, 2025
pouvez également porter plainte si vous le voulez. Vous avez 20 ans pour le faire. Ou ne pas le faire."
Nous clôturons le sujet pour le moment. Lola a entendu qu'une porte était ouverte. Une main tendue qu'elle pourra saisir dans deux heures, deux mois, deux ans.— Dre Fantine (& Hippocrate) (@FantineEtHippo) October 9, 2025
Soyez cette main.
Interrogez vos proches. Ouvrez des portes.
Vous pouvez toutes et tous être cette personne qui dira : "Je te crois, tu es une victime, tu peux demander justice, et on peut t'aider à aller mieux".
Le plus dur, c'est d'attendre que Lola prenne cette main. 🩷— Dre Fantine (& Hippocrate) (@FantineEtHippo) October 9, 2025
Bonus :
Les violences sexuelles et sexistes restent le triste quotidien des femmes :

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