Il y a 60 ans les femmes pouvaient (enfin !) ouvrir leur propre compte en banque
Une victoire qui en appelle d'autres ?
Il y a soixante ans jour pour jour, les femmes pouvaient pour la première fois de l’histoire détenir un compte en banque. Si loin et si près à la fois.
Un peu d’histoire :
Le premier statut juridique de la femme mariée remonte au code civil de Napoléon en 1804. Un code civil qui légalise l’infériorité de la femme. L’article 213 indique ainsi que “le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari”. Il faudra attendre près de 100 ans, et de multiples combats, pour que le 13 juillet 1907, une loi reconnaisse aux femmes mariées la libre disposition de leur salaire. Sauf qu’une fois l’argent dépensé, les biens acquis retombent sous l’administration du mari. De même, ce droit peut être annulé “en cas d’abus par la femme”. Bien pratique.
En 1938, une nouvelle loi acte que la femme ne doit plus obéissance à son mari mais elle doit toujours lui demander son autorisation pour travailler. En 1942, pendant la Seconde guerre mondiale, les femmes mariées peuvent ouvrir un compte en banque pour gérer les affaires domestiques. Mais uniquement c’est une loi de circonstance qui n’existe que parce que de nombreux hommes sont prisonniers et ne peuvent exercer leur tutelle.
En 1944, les femmes ont le droit de vote. La demande d’égalité est croissante et les mentalités ont évolué. La loi du 13 juillet 1965 autorise enfin toutes les femmes mariées à travailler, à ouvrir un compte et à signer des chèques sans l’autorisation de leur mari.
Il y a seulement 59 ans, les femmes en France purent ouvrir un compte en banque et travailler sans l’accord de leur mari !
La loi du 13 juillet 1965 mit enfin un terme à la tutelle du mari sur sa femme. pic.twitter.com/Sn4Le4ZXUt
— Céline Malaisé (@CelineMalaise) July 13, 2024
#13juillet 1965 : une loi qui change la vie des femmes 📅
Les Françaises n'ont plus besoin du consentement de leur mari pour choisir une profession ou ouvrir un compte en banque pic.twitter.com/5wim4aVpd8— INA.fr (@Inafr_officiel) July 13, 2020
Les banques :
Bien conscientes du marché potentiel très important qui vient de naître, les banques tentent de les attirer. En 1967, il n’y a que 15 à 18 % des ménages qui détiennent un compte en banque (à la fin des années 80, ce sera plus de 90 %). Les grandes banques lancent alors de grandes campagnes marketing pour atteindre leur nouvelle cible. Et des guichets sont également tenus exclusivement par des femmes.


Les inégalités persistent :
En théorie, l’égalité est de rigueur. Dans les faits, le système patriarcal est plus retors que cela. Les hommes restent mieux informés en matière de finances et ils prennent également plus d’initiatives. Les femmes détiennent par exemple moins de contrats d’assurance vie et moins d’actions d’entreprises cotées que les hommes.
De même, les femmes sont seulement 19% à prendre l’initiative d’ouvrir un compte auprès d’un nouvel acteur bancaire contre 36 % pour les hommes. On pourrait également parler de l’écart de rémunération entre femmes et hommes qui joue sur la capacité d’épargne et d’investissement. Moins vous gagnez, moins vous avez de chance d’obtenir un prêt.
.
"Nous savons qu'aujourd'hui les projets portés par les femmes sont moins financés que ceux des hommes", affirme @auroreberge.#DirectAN#QAGpic.twitter.com/18K4jjFXfl
— LCP (@LCP) July 8, 2025
Enfin, malgré une profession à 57% féminine, les équipes dirigeantes des grandes banques françaises sont, elles, toutes dirigées par des hommes. Bref, encore des choses à faire bouger (d’autant que seulement deux tiers des femmes possèdent un compte bancaire dans le monde, contre pratiquement quatre hommes sur cinq aujourd’hui).
Bonus :
Avez-vous assisté au plus grand moment télévisuel de ces dix dernières années ?

Commentaires 0
Rédigez votre commentaire