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Faut-il refuser de donner de l’alcool à un SDF ?

Par Maxime 19/12/2025

Quel plaisir de contrôler ce que peuvent acheter les pauvres.

De nombreuses personnes refusent de donner de l'argent liquide à des personnes sans-abri de peur qu'elles achètent de l'alcool. Une vision paternaliste et contre-productive.

Un millionnaire oui, un SDF non !

Dans une story Instagram, le Youtubeur Squeezie raconte qu’alors qu’il était en terrasse, au moment de payer, le serveur lui explique que “quelqu’un a déjà payé pour vous”. Squeezie remercie évidemment cet inconnu, ce “beau gosse”, mais déclenche en même temps l’incompréhension sur les réseaux sociaux. Car sa fortune est estimée à plus de 30 millions d’euros. Difficile à encaisser alors que le pays compte plus de 350 000 personnes sans abris. Oui mais voilà, donner à un SDF, c’est la possibilité qu’il s’achète de l’alcool avec.
 
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Un paternalisme déguisé en bonne intention :

Pour de nombreux internautes, refuser de donner de l’argent liquide ou d’acheter de l’alcool à une personne sans abri est souvent vécu comme un geste moralement juste. L’alcool est nocif, et ne pas y contribuer donne l’impression de protéger sa santé. Mais cette “bienveillance” repose sur du paternalisme. On décide à la place de l’autre ce qui est bon pour lui, en niant son autonomie. Ce rôle de gardien moral n’est jamais exercé envers les personnes non pauvres : on ne contrôle ni les dépenses, ni les comportements de santé des classes favorisées. La pauvreté devient ainsi un prétexte pour infantiliser. En 2022, un internaute avait déjà fait polémique avec une histoire similaire.
 
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Une logique contre-productive, y compris pour la santé :

Si l’objectif est réellement de préserver la santé, cette approche échoue. Refuser l’argent ou l’alcool ne fait pas disparaître une dépendance ni les causes profondes de la consommation : traumatismes, froid, douleur, isolement. Au contraire, cela peut pousser vers des solutions plus dangereuses et renforcer la honte et la défiance. Les politiques de réduction des risques montrent que la stabilité, le respect et le choix améliorent bien davantage la santé que la contrainte morale. Punir des comportements ne soigne pas, et la moralisation aggrave souvent ce qu’elle prétend combattre.
 
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Le contrôle de l’argent des pauvres comme norme sociale :

Cette attitude s’inscrit dans une obsession plus large : la société accepte mal que les pauvres disposent librement d’argent. Leur aide doit être conditionnée, surveillée, “bien utilisée”. Le plaisir, l’erreur ou l’excès leur sont refusés, alors qu’ils sont tolérés chez les autres. Refuser d’acheter de l’alcool permet ainsi de se sentir vertueux tout en maintenant une hiérarchie morale : certains auraient droit à la liberté, d’autres seulement à la survie.
 
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Pour conclure :

Ce débat ne parle pas vraiment d’alcool, mais de pouvoir : qui a le droit de décider pour soi, et qui doit être encadré “pour son bien”. Tant que la liberté des pauvres sera conditionnelle, l’aide restera un outil de contrôle plus qu’un véritable geste de solidarité.
 
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Bonus :

Être sans abri, c’est difficile. Mais ça pourrait être encore pire : vous pourriez être multi-propriétaire avec un locataire qui ne pais pas son loyer !
 
Tweet de @CamilleStineau en réaction à un multipropriétaire qui loue 42 logements et se plaint d'un locataire qui ne le paye pas depuis 7 mois : "Ça a l'air vraiment difficile d'être propriétaire. Ils souffrent énormément. Pour les apaiser, je propose de les exproprier et de créer une grande régie publique du logement."
 

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