Sélections spéciales

Faut-il des boîtes de nuit réservées aux femmes ?

Par Maxime • 04/11/2021

C’est l’histoire qui fait les gros titres outre-Manche. En septembre et en octobre dernier, 198 faits avérés d’intoxication au GHB ont été enregistrés par la police en Angleterre, Écosse, Pays de Galle et Irlande du Nord. Pire si cela peut encore l’être : on a dénombré également 56 faits d’empoisonnement par injection. Des jeunes femmes, mais aussi quelques jeunes hommes, expliquent avoir été drogués à leur insu en discothèque. Sur les réseaux sociaux, plusieurs d’entre elles ont montré un bleu sur leur corps avec une marque de piqûre au milieu et confient s’être sentie mal des jours durant sans savoir d’où cela provenait. Pour protester contre cette nouvelle atteinte à leur sécurité, des étudiantes ont décidé de lancer un mouvement de boycott. Elles demandent notamment de rendre obligatoire la fouille minutieuse des clients à l’entrée des boîtes de nuit. Mais c’est, plus globalement, tout le monde de la nuit et de la fête qui est visé.

La vidéo de Brut

Le média Brut a recueilli la paroles de quelques femmes qui ont été touchées par ce nouveau phénomène inquiétant. Il a surtout mis en lumière de nombreuses peurs, tant les femmes ne sont jamais à l’abri nulle part dans l’espace public. “On voudrait juste sortir et profiter de notre soirée” dit une des interviewées. Une phrase banale qui n’est pourtant toujours pas une réalité.

1.

Cette Anglaise affirme avoir été droguée à son insu dans un club. D'autres disent avoir été piquées avec des seringues sur la piste de danse. Alors que ces cas se multiplient au Royaume-Uni, de nombreuses étudiantes ont décidé de boycotter les clubs et certains pubs… pic.twitter.com/kyWFa5xR7z

— Brut FR (@brutofficiel) October 29, 2021

que c’est dangereux et épuisant éreintant exténuant éprouvant d’être une femme dans ce monde https://t.co/sYo4gmfTxb

— Niki (@NikiShey) November 1, 2021

Ils ont vu qu’on commençait à prendre 1000 précautions pour ne pas se faire droguer donc ils se sont dit qu’ils allient prendre le problème à bras le corps et nous l’injecter direct en intraveineuse ? https://t.co/o77BKMgDQE

— Léa ʘ‿ʘ (@Leaaa_who) October 30, 2021

« les filles faites attention à vos verres en soirée » .. mais du coup pour les seringues il faut faire comment ?

Ça ne s’arrêtera jamais .. https://t.co/RQcW93yjXT

— BadGalCarla 🌵 (@baddest_carla) October 30, 2021

Réactions en France

Si la technique de la piqûre ne semble pas être arrivée en France, les drogues mises dans les verres sont par contre toujours bel et bien présentes. De sorte que les femmes se partagent des astuces pour vérifier leurs verres et sortir en groupe pour éviter d’être ramenées seules par un prédateur sexuel. Encore une fois les hommes sont le problème mais c’est aux femmes de trouver des solutions.

5.

Des “capotes de verres”, des films plastiques avec un trou pour la paille à mettre sur les verres, ont été distribuées aux étudiants dans certains campus.

Certains bars se sont aussi mis à en distribuer à leurs clients pour leur permettre de protéger leurs verres. pic.twitter.com/IoqS3m98Pn

— Hugo Décrypte (@HugoDecrypte) October 26, 2021

Ce qui me fait peur avec les capotes de verres c’est qu’à tout moment ça peut devenir le « mais vous aviez pas protégé votre verre ? il faut protéger votre verre vous connaissez les risques, il serait rien arrivez si y’avais eu ça »

— clara (@claaaatth) October 27, 2021

Avec tout ça des gens s'offusquent que des meufs veulent des wagons réservées aux meufs, des bars pour meufs, etc. Je comprends tout à fait, c'est pas normal de faire du mal comme ça. Quand est-ce qu'au niveau de la loi, les choses vont bouger ? C'est juste affligeant

— Green Sate Of Mind (@Greenstriking) October 31, 2021

L’expérience de la bringue

Puisque ni les pouvoir publics, ni les patrons des boîtes ne semblent prendre les mesures adéquates, les femmes s’organisent entre elles. A Paris, @_Clarification a créé les bringues, des soirées réservées aux filles. Au départ, il s’agissait juste de s’amuser entre filles. Mais le concept de non-mixité a vite fait polémique et la bringue est devenue politique. Dans ces soirées, pas de harcèlement ni d’agressions sexuelles, les femmes peuvent enfin lâcher-prise (l’évènement n’est que ponctuel et réservé à un petit nombre de personnes, vous pouvez en savoir plus ICI )

8.

La Bringue c'est quoi ?
♡ Une soirée sans mec
♡ Dans un espace privatisé rien que pour nous
♡ Avec de la bonne musique
♡ Des meufs cools
♡ Le tout sans avoir peur de se faire embêter par des relous

— 𝕮𝖑𝖆𝖗𝖎𝖘𝖘𝖊 (@_Clarification) July 28, 2020

Je suis trop touchée il y a un monsieur il m’a dit ma fille elle se sent seule elle a besoin de se faire des copines j’aimerais que tu l’accueilles à la bringue

— 𝕮𝖑𝖆𝖗𝖎𝖘𝖘𝖊 (@_Clarification) June 30, 2021

10.

Franchement aller à la bringue et rencontrer ces meufs ça m’a sauvée y a deux ans j’étais hyper seule à Paris j’avais besoin de cette énergie purée merci ❤️

— parisienne autodiag 😼 (@WatiChiaros) March 9, 2021

En vrac

Les lignes commencent à bouger. En Belgique (et désormais en France), le hashtag #BalanceTonBar partage les témoignages d’agressions sexuelles qui ont eu lieu dans des bars. Sur les réseaux sociaux par contre, on peut lire que “les femmes n’ont qu’à ne pas sortir en boîte” ou que “sans les mecs les boîtes ne seront pas viables économiquement”. Bref, la route est encore longue avant un endroit safe où les femmes puissent s’amuser.

11.

Ils sont conscients qu'ils sont soporifiques sans une PlayStation dans la pièce. https://t.co/ZruBOJvad0

— Scarlet Witch 🧙🏿‍♀️ (@kelyagl) November 4, 2021

12.

Et la plupart considèrent passer une bonne soirée que lorsqu’ils pecho.
La préparation de leur soirée se résume à « ramenez des meufs » 🥴 https://t.co/LpgOg24xX5

— Boris Yellnikoff’s daughter (@SamanthaCBB) November 4, 2021

13.
Des centaines de jeunes se sont rassemblées sur la place St Peter à Manchester pour la manifestation “Mettez fin aux piqûres maintenant”. Des banderoles disant : “Je ne me suis jamais sentie en sécurité” et “Éduquez vos fils”.

Hundreds of young people have gathered in St Peter’s Square in Manchester for the End Spiking Now protest. Banners saying: “I have never felt safe” and “Educate your sons”. #GirlsNightIn pic.twitter.com/waHrcoSsmJ

— Helen Pidd (@helenpidd) October 27, 2021

14.

A propos de #balancetonbar , il ya l'enfer du GHB, il y a aussi les multiples shots offerts à la chaîne par un barman sobre qui a potentiellement trouvé sa proie.
Le monde de la nuit doit être plus secure pour les femmes.

— Constance Vilanova (@Const_vila) October 29, 2021

15.

Les boîtes 100% femmes c’est un concept génial. Tu sors, tu profites de la musique, tu danses avec tes copines sans avoir des crève la dalle qui veulent te frotter dès que tu fais un mouvement de bassin et sans avoir peur qu’un de ces connards droguent ton verre

— 𝐼𝑛𝑒̀𝑠 𝑉𝑎𝑛 𝐷𝑒 𝐾𝑎𝑚𝑝 (@ineskirah) November 4, 2021