Faire du cheval, est-ce vraiment éthique ?
Le cheval c'est pas si génial.
Faire du cheval, est-ce vraiment éthique ? C’est une question qui s’est récemment posée sur Twitter, entraînant son lot de débats et d’argumentations. Tout débute lorsque l’association de défense des animaux L214 publie une vidéo sur la maltraitance dans les centres équestres. Impossible pour certains, pour qui l’équitation n’est que fusion entre l’homme et le cheval, une relation de confiance d’égale à égale, bref juste deux amis. Une cavalière nous en dit plus sur la réalité du terrain.
Faire du cheval, est-ce vraiment éthique ?, un thread de @_Aidenn_
Oh bah tiens l'occasion de faire un fil sur autre chose que le validisme ou le sexisme !
Parce que, pour ceux qui ne le savent pas, je suis cavalière…
Depuis toujours, hein, mes parents avaient une ferme équestre donc je suis quasi née à cheval. https://t.co/GguNgQRO7b— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
Pour ceux qui connaissent, j'ai un galop 7. C'est comme les étoiles au ski, et ça commence, en théorie, à être un niveau correct. Disons que je tiens à cheval, quoi.
Donc j'ai grandi avec des chevaux. Mes parents avaient une association, et faisaient surtout de la randonnée.— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
Donc on avait 12 chevaux, et on emmenait des gens en balade. De 1h à 7 jours, on écumait les chemins de chartreuse. On avait des débutants, et des cavaliers confirmés.
J'ai eu de la chance : mes parents aimaient VRAIMENT les chevaux.
Chez nous, pas de cravache,— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
Pas d'éperons. Les chevaux ne passaient jamais plus d'un jour au box, ils étaient principalement au pré. On les bichonnait !
Chez nous, pas de dressage ou de saut d'obstacle, on faisait un peu de mise en selle pour les débutants, histoire qu'ils apprennent à faire tourner,— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
Avancer et arrêter leur cheval. Des mors simples, un vrai souci de leur bien-être, etc.
J'ai commencé avec eux, je me suis cassé la gueule des dizaines de fois, j'ai jamais mis un coup à un cheval.
Et puis j'ai voulu apprendre un peu mieux à monter, passer mes galops— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
J'ai dû aller dans d'autres centres, faire du dressage et de l'obstacle. J'ai découvert les mors durs, les pellam, les enrennements, on m'a obligée à porter éperons et cravache, sous prétexte que tel cheval avait besoin d'être dynamisé, on m'a demandé de pousser, de tirer
— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
J'avais sous moi des chevaux en sueur, les oreilles en arrière, les yeux blancs, la bouche écumante, la tête ramenée contre l'encolure par les enrennements. J'ai détesté.
Plus vieille, j'ai parfois été faire des balades dans des centres équestres, en vacances.— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
J'y ai vu des chevaux déjà sellés à mon arrivée, qui semblaient épuisés. En soulevant le quartier de la selle et le tapis, j'ai vu des plaies à vif. Dans l'une, j'aurais pu mettre mon poing.
J'ai refusé de monter dans ces centres, j'ai toujours vérifié l'état des chevaux.— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
L'autre chose que peu de gens savent, c'est que c'est très très difficile de vivre correctement du cheval. Mes parents avaient chacun un job à plein temps à côté, et mettaient de l'argent dans l'association chaque mois.
— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
D'autres centres, pour tirer des salaires corrects, achetaient des chevaux en début de saison, des vieux un peu fatigués, les faisaient travailler tout l'été, souvent à raison de 10h par jour sans repos, et les revendaient à l'automne. A la viande.
Parce qu'ils étaient abîmés— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
Ça, c'est généralement dans les trucs à touristes, genre le mas en camargue, là où vous allez promener sur les plages à la file indienne.
Les centres équestres, eux, prennent souvent des pensions.
En gros tu as un cheval mais pas de quoi le garder chez toi, hop, pension— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
Tu payes, et tu le montes quand tu veux, mais il est aussi utilisé pour les cours. 4 à 6h par jour, il a sur le dos des gens qui n'y connaissent rien, qui lui tirent sur la bouche, qui rebondissent sur son dos.
Ça les flingue.
J'ai eu du bol, j'ai grandi à un endroit— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
Où on aimait vraiment les chevaux. Ou on ne vendait pas les vieux à la viande, où on ne tolérait aucune violence, aucun coup.
J'ai eu un cheval à moi, un dur, demi trait sortant de centre. Quand je l'ai récupéré, il avait la bouche complètement insensible à force— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
De se faire tirer dessus. On a bossé ensemble, à la fin je pouvais le diriger sans rien, ni licol ni longe, rien.
Il adorait ça et on a vécu ensemble certains des moments les plus beaux de ma vie.
Je ne vais pas au point de ne plus monter sur un cheval, mais je suis tout à fait— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
Certaine qu'il faut encadrer et repenser les pratiques équestres. Un cheval heureux, aimé, pourra choisir de vous porter, d'aller où vous voulez, sans contrainte. Pour ça, il faut créer de la confiance, comprendre, écouter.
Arrêter les choses qui blessent, qui mutilent,— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
Et juste, parfois, rester à pied, à côté. Offrir un bout de pain, panser, câliner, sans attendre en retour le droit de monter.
Chaque cavalier devrait commencer à pied. Faire les boxs, les prés, nourrir, soigner. Avant d'avoir le droit de monter.— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
Il s'appelait Capitaine (le cercle des poètes disparus m'a marqué à vie), c'était ma merveille, il m'a porté avec fierté le jour de mon mariage, il est mort la tête sur mes genoux.
Oui, les chevaux méritent mieux. Même sans être abolitionniste. pic.twitter.com/POajXx7dAS— EliseV – ex dessineuse (@_Aidenn_) January 14, 2025
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