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Et si YouTube était la télévision que l’on croyait avoir fuie ?

Par Maxime 14/09/2025

On va rallumer le Minitel écoutez...

Au début des années 2000, YouTube apparaissait comme une promesse : celle d’un espace libre, chaotique et créatif où chacun pouvait s’exprimer en dehors des circuits traditionnels. Internet, disait-on, allait tuer la télévision. Plus de censure, plus de programmes imposés, plus de rendez-vous figés par une grille horaire : à la place, une infinité de contenus créés par des amateurs passionnés, accessibles à toute heure, partout dans le monde. Mais vingt ans plus tard, le constat est amer. YouTube ressemble de plus en plus… à la télévision.
 

De l’utopie libertaire à la machine à pub :

À ses débuts, YouTube incarnait la liberté numérique : des vidéos mal filmées, bricolées dans des chambres, parfois absurdes, qui échappaient à toute logique commerciale. C’était un terrain de jeu où l’on trouvait des pépites inattendues, loin des standards polis du petit écran. Et puis la plateforme est devenue de plus en plus populaire. Et tout a changé. L’algorithme a pris le pouvoir, la publicité s’est imposée, et l’expérience est devenue de plus en plus calibrée. Aujourd’hui, ouvrir YouTube, c’est se retrouver bombardé de spots publicitaires, de placements de produits et de contenus formatés. Exactement comme devant une chaîne de télévision.
 

 

 

Des créateurs devenus animateurs :

Le plus frappant est sans doute la transformation des créateurs. Ceux qui étaient autrefois des nobody, souvent des adolescentes et des adolescents venus parler de leur passion, se sont vus poussés à adopter les codes de la télé : rythme rapide, montage agressif, sponsor omniprésent, titres racoleurs. Beaucoup se sont transformés en animateurs de talk-shows, en présentateurs de divertissement, ou en chroniqueurs de plateau… mais filmés depuis YouTube. Le rêve d’un média horizontal, où n’importe qui pouvait prendre la parole, a laissé place à une pyramide dominée par quelques vidéastes disposant des moyens techniques et financiers d’une vraie production télévisée. La logique de l’audience et de la rentabilité a remplacé l’expérimentation.
 

 

 

Le règne de l’algorithme :

Contrairement à la télévision, YouTube n’a pas de grille de programmes fixe. Mais il a quelque chose de pire : un algorithme qui dicte ce que nous voyons. Les recommandations orientent les spectateurs vers les contenus les plus “rentables”, ceux qui génèrent le plus de clics, de vues et donc de revenus publicitaires. Résultat : les mêmes vidéos tournent en boucle, les mêmes formats explosent, et les mêmes visages dominent l’écran. Le spectateur croit choisir. En réalité, il subit. Comme devant la télé, mais en pire, car le flux est personnalisé, addictif et infini.
 

 

 

Pour conclure :

Au fond, YouTube n’a pas détruit la télévision : il l’a avalée, digérée, puis recréée sous une forme plus puissante. Ce qui devait être une alternative est devenu une continuité. On a troqué les chaînes nationales pour un seul canal global, où la logique du spectacle, de la pub et de l’audience règne en maître. Ironie suprême : nombreux sont ceux qui avaient fui la télé pour se réfugier sur YouTube. Mais ce qu’ils trouvent aujourd’hui, c’est une version amplifiée, algorithmique, et parfois encore plus aliénante de ce qu’ils avaient voulu quitter.
 

Bonus :

Heureusement certains innovent en… voulant recréer les Hunger games :
 
Tweet de @KatzeKotek en réaction à une info disant que le youtubeur MrBeast veut recréer les Hunger Games dans la vraie vie : "Il existe au moins trois livres qui expliquent pourquoi c’est une mauvaise idée"

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