Comprendre la rumination
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La rumination désigne généralement le fait de penser de manière répétitive et obsédante à des pensées, des souvenirs ou des problèmes, la plupart du temps de manière négative. Cela implique souvent de ressasser des événements passés, des préoccupations ou des angoisses sans parvenir à les résoudre. La rumination peut être associée à des troubles anxieux généralisés, des addictions ou la dépression. La rumination quotidienne et incontrôlée peut affecter fortement la vie d’une personne. On essaye de mieux comprendre la rumination et comment la combattre avec notre psychiatre habituel.
Un thread rédigé par @psy_massondavid
Comprendre la rumination (et la combattre !) :
Info utile du jour en #psychiatrie:
Les ruminations.
"Pourquoi cet événement m'arrive?… "Et si j'avais réagi différemment?"… "Plus je pense à mon problème, mieux je vais le résoudre"…
Alors, pensées utiles ou non? On fait le point maintenant ⬇️
1/16 pic.twitter.com/co5nNhI91S— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
La rumination est un mode de réponse à la détresse.
Elle correspond à un flot de pensées se concentrant de manière passive, répétitive, prolongée sur des contenus négatifs, leurs causes et leurs conséquences.
Elle est centrée sur le passé (≠inquiétude qui est sur le futur)
2/16— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
La rumination est un phénomène normal présent chez chacun de nous.
Elle permet de réguler nos émotions, donner du sens aux événements négatifs que nous vivons, mais aussi de pouvoir trouver des solutions.
Il existe 2 types de ruminations: -abstraite
-concrète
3/16— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
1e type de rumination, le mode abstrait-analytique:
-style abstrait basé sur le jugement
-évaluation mentale des raisons, causes, conséquences des événements
-centré sur le problème
-désagréable et épuisant
-entraine un immobilisme
➡️correspond au "Pourquoi?", "Et si?"
4/16 pic.twitter.com/KgRkrVPWWp— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
2e type, le mode concret expérientiel:
-style concret, recherche de compréhension
-centré sur éléments contextuels du problème du moment
-centré sur l'idée de la résolution du problème
-amène à l'action
-souvent utile et fonctionnel
➡️correspond au "Comment?"
5/16 pic.twitter.com/U41VpS5nCv— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
Le mode analytique de la rumination est plutôt dysfonctionnel. Il majore l'humeur négative, multiplie les pensées négatives, tend à inhiber la recherche de solution.
La rumination peut alors être sans limite, à la fois sur son contenu général et imprécis, mais aussi en durée
6/16 pic.twitter.com/L9UkgDONRG— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
A avoir à l'esprit, la rumination n'est pas une maladie psychiatrique.
Elle peut toutefois être particulièrement présente et gênante dans des troubles comme:
-dépression ("ressassement")
-troubles anxieux
-TOC
-TSPT (trouble stress post-traumatique)
-TCA
-addictions
…
7/16— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
Pourquoi on rumine?
C'est une habitude que l'on a apprise, par observation, éducation… qui se renforce car peut apparaître utile:
-croyances: "plus je pense et plus je peux résoudre mon problème", "m'inquiéter a aidé à me préparer au pire"…
-évitement des confrontations
8/16— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
Important devant les ruminations:
-elles ne sont pas forcément pathologiques
-ce n'est pas le contenu qui est le problème, c'est la manière de l'aborder qui l'est !
-gagner en flexibilité pour passer de "Pourquoi j'ai ce problème?" à "Comment je peux résoudre mon problème?"
9/16 pic.twitter.com/hoBsyDitnH— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
Comment aborder la rumination en thérapie?
-la comprendre (ses 2 modes, l'inactivité générée par les ruminations car utilisant toutes les capacités émotionnelles et cognitives)
-identifier et observer ses propres ruminations (facteurs déclenchants, lieux, moments…)
10/16— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
Outils en thérapie pour ruminations:
-entraînement à la concrétude: s'entraîner à passer du "pourquoi" au "comment" sur un même contenu
-activation comportementale
-pleine conscience: centrer l'attention sur ici et maintenant
-compassion
-alternatives aux ruminations
11/16— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
Quelles alternatives comportementales aux ruminations?
-activités absorbantes: prennent la place des ruminations. Intérêt des JV!
-mise en place plans d'action si pensées "et si?"
-favoriser contacts sociaux (⚠️ à la co-rumination)
A adapter en fonction choix/intérêts
12/16 pic.twitter.com/M9SZJyTC7a— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
C'est à vous! Voici un exercice pour mieux visualiser les 2 modes de ruminations:
Situation: vous préparez minutieusement un tweet et le postez. Personne ne le like ou le RT.
Imaginez 1 pensée dans ce cas:
-en mode abstrait-analytique
-puis en mode concret-expérientiel
13/16 pic.twitter.com/c2TjwaPq1G— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
Pour ma part:
-analytique: "Pourquoi ça n'intéresse personne? Ça n'a aucun intérêt. Je ne sais pas m'exprimer…"
-concret: "Comment je pourrais l'améliorer? Je peux demander avis à quelqu'un de confiance. Je peux le supprimer et le réécrire…"➡️ 2 approches et impacts≠
14/16— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
Messages importants:
-il n'est pas possible d'éviter toutes ruminations, et elles sont utiles
-l'objectif est de limiter au max les épisodes de ruminations répétitives, sans fin ni solution
-on se centre sur le mode et non sur le thème, en basculant de l'abstrait au concret
15/16— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024
Et si vous passiez de "pourquoi je ne connaissais pas tout cela sur les ruminations" à "comment mieux les faire connaître"?
Rien de plus simple pour cela: partagez largement ce fil.
Et comme d'habitude, abonnez vous et prenez soin de votre #SanteMentale
16/16 pic.twitter.com/qUJXRgDsIb— David Masson (@psy_massondavid) March 17, 2024