Ce que mon grand-père a fait avec le cadavre d’un nazi : une histoire vraie
Quand on parle de la Résistance en France lors de la Seconde guerre mondiale, on pense forcément aux grandes figures comme Jean Moulin, Lucie Aubrac ou Missak et Mélinée Manouchian qui sont entrés récemment au Panthéon. Moins aux nombreux anonymes qui se sont pourtant battus contre les Allemands et qui ont quelquefois donné la mort.
L’après-guerre est un moment particulier. Il faut à la fois panser ses plaies mais impossible d’oublier ce qu’il s’est passé, surtout les horreurs. La vie quotidienne reprend coûte que coûte, mais quelque fois de manière insolite.
Un thread de @osskx
Allez, vous voulez du storytime de noël qui déglingue ? Asseyez vous au coin du feu c’est parti pour probablement l’histoire la plus dingue de ma famille, et c’est pas ça qui manque : l’histoire du squelette.💀⤵️
Mon grand père, entre ses 16 et ses 19 ans était dans la résistance en franche comté. Comme c’est pas loin de la frontière allemande ça castagnait pas mal, et lui il était surtout leadé par son grand frère un peu plus vieux.
A un moment, vers 1943 plusieurs résistants se font butter, dont des potes du frère en question et pour se venger, ils se mettent à tendre des guet-apens à des petites patrouilles de nazis. A un moment, vers la Forêt de la Serre (pas très loin de Besançon pour ceux qui situent)…
…ils tuent trois soldats Nazis. En embuscade, ils les attendent, les autres passent en bagnole, et pan. Les mecs voient probablement rien venir, et les résistants les enterrent dans un ravin.Fin de la guerre, mon grand père commence des études de médecine, il a surtout soigné…
…des gens pendant la guerre, une des raisons pour lesquelles il se rappelle cette anecdote c’est qu’il a peu vu de combats et peu tué de soldats. Ça l’a beaucoup marqué surtout ce truc de tomber sur des gens, même des soldats adverse et les tuer, comme ça “parce qu’il faut”.
Or dans ses cours d’anatomie pendant ses études de médecine, on lui demande de s’acheter un squelette préparé, un machin articulé pour comprendre comment marche le corps. Mais c’est évidemment hyper cher. Hors de ses moyens. Vous le voyez venir ?
Ni une ni deux Jean prend sa pelle et pars en Forêt de la Serre, la nuit, déterrer un des Allemands. Le temps et les bébêtes ont fait leur œuvre et le squelette est impeccablement blanc. Il le ramène chez lui intégralement et l’attaque à la vrille pour monter des articulations.
Et voilà comment le squelette de soldat allemand est devenu un objet scientifique, d’étude de la médecine. Comment mon grand père a du lui réparer le crâne avec du plâtre parce qu’il avait pris une balle. Mais l’histoire ne s’arrête pas là…
Car il a passé sa passion et son soin pour les autres à ses enfants.Après mon grand père, mon premier oncle (son 3ème enfant) plus mon 3e oncle (son 5eme enfant) font médecine. Et à chaque fois, le squelette change de mains, de génération, et sert encore à apprendre le corps.
À la fin de sa vie, mon grand père n’a pas oublié cet allemand qu’il a tué 80 ans plus tôt. Catholique, il est même gêné par ce squelette sans sépulture d’un jeune homme qui n’avait peut être pas demandé à être là, à la guerre, dans une école de médecine puis dans un grenier.
Le squelette qu’ils se sont passé et avec lequel ils ont vécu, étudié, et dont ils ignoraient l’origine quelques mois auparavant.Ils lui ont laissé un petit mot, quelques phrases pour s’excuser de l’avoir dérangé et le remercier pour ses services. Et ils ont bouché le trou.
Voilà c’était l’histoire du squelette. J’espère qu’elle vous a plu !
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