Le 9 août 1945, « Fat man » est lancé sur la ville de Nagasaki, emportant des dizaines de milliers de personnes. Le jeune Joseph O'Donnell (Joe), photographe de la marine américaine, est envoyé au Japon documenter les conséquences et effets des bombes à Hiroshima et Nagasaki. pic.twitter.com/QJB9tU9cDQ
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L'impossibilité de dater participe du mythe.
Dès lors, plusieurs récits cohabitent. Ceux des réseaux sociaux, celui de ce thread, évidemment, mais également celui du pape François qui, en 2017, concluait des cartes illustrées de cette photo par « ce que la guerre apporte ». pic.twitter.com/32owRWnOQg— Lex Tutor (@NunyaFR) September 4, 2022
En octobre, à Nagasaki, Joe observe sur une colline un groupe d’hommes portant des masques blancs retirer des corps d’un chariot afin de les placer dans un trou. Un crématorium de fortune, comme on les produisait en nombre à l'époque pour répondre à l’horreur.
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Et puis, le récit de Joe, témoignage du tragique d’une guerre aux causes multiples enfouies elles-mêmes sous d’autres récits, mais aussi de la censure américaine et de l'extrême difficulté de s'attaquer aux mythes fondateurs et puissants d'un système.
Tout est dans cette photo.— Lex Tutor (@NunyaFR) September 4, 2022
Près d’eux, un jeune garçon. Ce jeune garçon, qui, portant son frère mort sur ses épaules, attend son tour au crématoire. « J’ai vu passer un garçon d’une dizaine d’années. Il portait un bébé sur son dos. Il ne portait pas de chaussures. Son visage était dur. pic.twitter.com/kTtDbsKXdM
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En conclusion, voici un autre récit, celui de Masanori Muraoka :
« Qui que soit le garçon qui se tenait au crématoire, il continue de parler de la préciosité de la paix et de la calamité provoquée par la guerre. »
Pensez-y, la prochaine fois que vous verrez passer cette photo 🙏 pic.twitter.com/t1kNBvwsNo— Lex Tutor (@NunyaFR) September 4, 2022
La petite tête (du bébé) était penchée en arrière comme s’il dormait profondément. Le garçon est resté là pendant cinq ou dix minutes. Les hommes aux masques blancs se sont approchés de lui et ont tranquillement commencé à retirer la corde qui retenait le bébé.
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PS : pour celles et ceux que ça intéresse, la NHK a fait ce très chouette reportage : « Searching for the Standing Boy of Nagasaki ».
Je vous le recommande 🙏https://t.co/lDp3VSeryy— Lex Tutor (@NunyaFR) September 4, 2022
[…] Les hommes l’ont tenu par les pieds et les mains, puis l’ont mis au feu. Le garçon se tenait là, droit, sans bouger, regardant les flammes. Il mordait sa lèvre inférieure si fort qu'elle brillait de sang […] (puis) il s'est retourné et s'est éloigné en silence ».
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Traumatisé par son expérience au Japon, Joe rentre aux États-Unis en 1946, et entrepose dans une malle des centaines de négatifs personnels – dont celui du jeune garçon et de son petit frère – refusant de les développer. Ils vont y rester quarante-trois ans.
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