Pour vivre, Facebook suit vos activités en ligne et vous diffuse de la publicité ciblée.
— Raphael Grably (@GrablyR) November 3, 2023
Depuis 2018, et le RGPD, l'UE oblige toute plateforme à obtenir le consentement pour pister les utilisateurs.
Facebook ne vous a jamais rien demandé? C'est normal.
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Depuis 2018, Facebook utilise la notion "d'exécution du contrat" pour valider ce pistage (alternative légale au consentement, selon le RGPD)
— Raphael Grably (@GrablyR) November 3, 2023
Son argument: vous avez cliqué sur "j'accepte" lors de votre inscription.
Vous acceptez d'être pisté. Donc Facebook respecte son contrat.
Fin 2022 (oui, il aura fallu du temps), la "CNIL irlandaise" (Facebook est basé en Irlande) estime que ce n'est pas valable: 390 millions d'amende.
— Raphael Grably (@GrablyR) November 3, 2023
Par rapport au chiffre d'affaires de Facebook dans l'UE sur quatre ans, ça reste rentable.
Facebook va enfin devoir vous demander votre consentement? Et bien non.
— Raphael Grably (@GrablyR) November 3, 2023
Cette fois, Facebook trouve une autre pirouette: l'intérêt légitime.
Pour Facebook, vous pister et vous diffuser de la publicité ciblée est inhérent au fonctionnement de sa plateforme.
Comme l'exécution du contrat, l'intérêt légitime est prévu par le RGPD, et peut effectivement servir de base légale solide à la collecte de données personnelles.
— Raphael Grably (@GrablyR) November 3, 2023
Mais tout dépend du contexte.
Et là encore, Facebook a agi en toute illégalité.
Le 4 juillet 2023, la Cour de justice de l'Union européenne explique que Facebook peut parfaitement fonctionner sans vous diffuser une publicité pour ces chaussures rouges que vous avez vues sur Amazon.
— Raphael Grably (@GrablyR) November 3, 2023
L'intérêt légitime, c'est non.
Facebook devra demander votre consentement.
"Enfin! Après cinq ans de pratiques illicites!" me direz-vous.
— Raphael Grably (@GrablyR) November 3, 2023
Oui, mais le consentement, ce n'est pas forcément celui que vous croyez.
Car dans son jugement, la Cour de justice de l'UE ouvre en même temps une brèche.
Dans sa décision, elle explique qu'un consentement pourra être considéré comme valide même si l'alternative implique de vous demander de payer une somme "appropriée".
— Raphael Grably (@GrablyR) November 3, 2023
En gros, la stratégie du "tu paies ou tu pars" serait légale.
Et c'est là qu'intervient l'offre payante.
Dans les prochains jours, Facebook va ENFIN vous demander votre consentement pour vous pister.
— Raphael Grably (@GrablyR) November 3, 2023
Et si vous ne le voulez pas, l'alternative sera de payer 10 euros par mois.
Oui, c'est censé être un consentement "libre et éclairé", avec une carte de crédit sur la tempe.
Fin de la partie? Probablement pas.
— Raphael Grably (@GrablyR) November 3, 2023
Car la Cour de justice de l'UE avait bien parlé d'une somme "appropriée".
Or si on se fie au chiffre d'affaires de Meta, la vie privée de ses 3,7 milliards d'utilisateurs rapporte 110 milliards d'euros.
Soit 2,5 euros/mois et par personne.