Vous le savez sans doute, les classes préparatoires étant en lycée, il est interdit de porter un couvre chef, casquette gavroche beret, même discret. Du coup, ca a été perruque.
— N-IB (@noemie_issan) October 12, 2019
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Ah et pour ceux que ca interesse. Ca fait +de 10 ans, je lui ai pardonné cette humiliation et nous en avions parlé après. Elle était vraiment triste pour moi, triste que je me sois mariée si jeune, triste que je porte un couvre-chef, elle pensait que ca allait ruiner ma vie.
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Or, j'étais assez proche de ma prof d'hebreu, un israélienne hyper anti-religieuse mais absolument géniale, qui m'a fait découvrir l'opéra, la littérature et la poesie israélienne. Elle était hyper drôle, un peu féroce, mais ca me plaisait.
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Elle s'est trompé.
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Elle etait du genre à m'appeler veille de Pessah pour me dire qu'elle penserait a moi en mangeant son sandwich au jambon (un peu infantile) et à me charrier. Bref. Jour de rentrée, je débarque en perruque. Personne ne pouvait deviner. Sauf elle qui me connaissait bien.
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Ohlala je vois que plein de gens me lisent et me répondent…
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Du coup, j'en profite pour vous conseiller de lire ce livre indispensable pour comprendre l'importance du sentiment de n'être pas humilié en democratie:
La société décente, du philosophe israélien Avishai Margalith
Je rentre, et là elle me dit devant tt le monde en riant: Mais qu'est ce que c'est que ça que tu portes sur ta tête?! C'est une perruque?? Mais c'est hideux tu es tellement jolie sans…
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J'ai eu honte, mais honte. Le sentiment d'être en feu, d'avoir envie de m'enterrer. La totale. Je sais pourtant que de son point de vue à elle, c'était pour MON bien. Qu'elle luttait contre l'obscurantisme. Qu'elle avait de la peine pour moi.
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Qu'elle trouvait archaïque ces règles. Qu'elle voulait que je m'en libère.
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Reste que l'humiliation était là. Et qu'elle était injuste.
Avec cette anecdote je voudrais vous faire sentir cette différence entre le vécu (ordre du ressenti) et la justification (ordre des raisons).
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