Comment la forêt française va se comporter avec des mois de juin à 40° ? C'est une question flippante, à laquelle on ne sait pas trop répondre, et c'est ça qui fait peur.
Un thread 🧵
— Florin Malafosse (@FlorinMalafosse) June 18, 2022
Un arbre ça a besoin d'eau, et même beaucoup : un beau hêtre de 35 m transpire jusqu'à 137 l/jour, un épicéa de 25 m jusqu'à 175 l/j !
chaud + sec = transpiration ↗️— Florin Malafosse (@FlorinMalafosse) June 18, 2022
Malin, un arbre peut refermer ses stomates, ses "pores" en quelque sorte, et serrer les fesses le temps que ça passe en limitant la transpiration. Mais ça a ses limites, et lorsque elles sont dépassés, des bulles d'air dans ses vaisseaux de sève provoquent une embolie. pic.twitter.com/h4WwIIgaSu
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Et là, on va voir mourir directement tout ou partie de l'arbre, faute d'alimentation en sève. A 50 % d'embolie, les conifères meurent, les feuillus résistent un peu davantage à l'embolie.
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Au-delà de la sécheresse, les conditions climatiques chaudes peuvent être favorable au développement de parasites : la processionnaire gagne en latitude au fil du réchauffement… pic.twitter.com/jpw3xzwQLA
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… Les scolytes de l'épicéas peuvent se reproduire plusieurs fois dans l'année faisant de gros dégâts dans les pessières du Grand Est à coup de galeries sous l'écorce, jusqu'à la mort de l'arbre (c'est là que circule le gros de la sève). pic.twitter.com/THsw0XL9GO
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Bref, tout ça pour dire qu'il y a des effets de seuils, et que les essences sont adaptées à des conditions climatiques et risquent de mourir purement et simplement si les conditions climatiques changent trop brutalement.
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Et ça on peut le caractériser assez finement : on sait les conditions favorables à une espèces, on sait modéliser le climat qui change. On peut donc identifier l'évolution des aires de répartition des essences d'arbres, en fonction des conditions climatiques :
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Petit ex sur le hêtre, ce feuillu bien implanté en plaine et en montagne, souvent en peuplement purs (,1,5 millions d'hectares de hêtraie, dont 600 000 monospécifique en France). Voilà comment pourrait évoluer son aire de répartition pour 3 modèles différents. Dans 33 ans 😱 pic.twitter.com/YtxsyvUs7F
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