Féminisme

Les mères aussi ont le droit aux paillettes

Par Maxime 24/10/2025

La vidéo d’une inconnue sur TikTok devient le miroir d’une génération de femmes déçues.

Un simple post TikTok a suffi à réveiller des centaines de femmes. Sous une vidéo de cadeaux extravagants, un commentaire ironique révèle la lassitude de celles qui, pendant des années, ont accepté l’amour comme synonyme de devoir et de sacrifice.

Un commentaire émouvant :

Souvent, les prises de conscience naissent d’un simple post sur les réseaux sociaux. Cette fois, c’est sur TikTok qu’une vidéo anodine a déclenché un véritable débat. Une jeune femme y partage ce que son mari lui a offert pour ses 30 ans : un chien, un ours en peluche rose XXL, un ananas Ferrero Rocher, un bouquet de cent roses, une bague Cartier, un dîner surprise à la maison, des chaussons assortis, un autre bouquet et un magnifique gâteau.
Au-delà de la démesure des présents (et du fait qu’offrir un animal de compagnie reste une pratique discutable) c’est surtout l’un des commentaires qui a marqué les esprits. Une femme mariée y confie, avec une touche d’amertume : « Je suis mariée, je suis vieille, mais quand je vois des vidéos comme ça, je me dis pourquoi je me suis précipitée. J’aurais dû être exigeante, moi aussi je veux ça. À la place, j’ai eu un nouveau couscoussier et un service à couscous parce que, soi-disant, l’ancien était abîmé. Une fois, j’ai même eu une cafetière. Moi aussi, je veux des paillettes et des étoiles, purée ! »
Ce message, posté sur Twitter, est devenu viral. Car de nombreuses internautes y ont reconnu la vie de leur mère, leur tante, leur soeur aînée.
 
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La souffrance maternelle, une norme intériorisée

Cette réflexion renvoie à un mythe bien ancré : celui de la mère sacrificielle. Pour beaucoup de jeunes hommes, il est normal qu’une mère ait souffert. Cette souffrance est même perçue comme une preuve de son dévouement, de son amour inconditionnel. Une « bonne mère » est celle qui se prive, qui endure sans se plaindre, qui donne tout sans jamais rien réclamer.
Mais ce culte de la douleur maternelle cache une réalité beaucoup plus sombre. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les hommes qui glorifient la force et la résilience de leur mère, sans jamais remettre en question le système patriarcal qui les a contraintes à ce rôle, ni le capitalisme qui les enferme dans une précarité silencieuse. La reconnaissance, ici, reste un hommage creux : on admire la souffrance sans en contester la cause.
 
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Spoiler : une mère est aussi une femme

Ce que beaucoup oublient, c’est qu’une mère est avant tout une femme. Une femme avec des rêves, des envies, des désirs, et une identité propre, qui ne s’efface pas le jour où elle devient parent. Pourtant, dans l’imaginaire collectif, la figure de la mère est souvent sacralisée, figée dans un rôle d’abnégation totale.
Cette idéalisation n’est pas anodine. Elle permet à certains hommes de dévaloriser les femmes d’aujourd’hui, jugées trop indépendantes, trop bruyantes, pas assez « comme leur mère ». Mais surtout, elle légitime l’inaction face aux combats féministes. Tant que la mère reste une icône de patience et de sacrifice, les femmes, dans leur ensemble, demeurent prisonnières de cette image.
Reconnaître qu’une mère est aussi une femme, c’est permettre à toutes les femmes d’exister pleinement, au-delà de leur rôle maternel, et de revendiquer enfin le droit à la joie, à la liberté, et à des paillettes dans leur vie. Enfin !
 
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Bonus :

 
Une petite dose de féminisme supplémentaire nous fera du bien :
 
Capture d’écran d’un tweet où une femme raconte que son mari et elle sont malades avec les mêmes symptômes, mais que le médecin lui a prescrit des antibiotiques à lui, tandis qu’elle a reçu une remarque sexiste sur les femmes enceintes qui exagèrent quand elles toussent.

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