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Deux semaines que Léa Salamé présente le 20h et c’est déjà nul !

Par Maxime 18/09/2025

Allez ça ira mieux dans l'avenir (probablement pas).

Interviewée en avril 2023 par David Castello-Lopes pour Konbini, Léa Salamé avait déclaré : « le plus important dans une interview ce n’est pas la question mais c’est le moment. Peu importe la question, peu importe la réponse, il faut qu’il y ait un moment ». Cette phrase avait aussitôt mis en cause sa probité journalistique : cela suggérait que l’émotion, l’effet, l’impact, primerait sur la rigueur, sur la vérification, sur l’analyse.
Ajoutons à cela un risque de conflit d’intérêt pointé dès l’annonce de sa nomination : son compagnon, Raphaël Glucksmann, est candidat à la prochaine présidentielle.
C’est dans ce contexte déjà tendu qu’elle est arrivée au 20h de France 2. Or après seulement deux semaines, les critiques pleuvent.
 

Une promo cringe :

Avant même l’ouverture officielle de la première édition de son journal, la chaîne a diffusé une bande-annonce montrant Léa Salamé s’exerçant dans les locaux de France 2 à prononcer “Madame, monsieur bonsoir”. Ce petit extrait, censé être humoristique, a déclenché une interrogation : est-on en train de promouvoir une animatrice star plutôt qu’un informateur ? Ce genre de séquence renvoie davantage à la promotion d’une personnalité de télévision qu’à la présentation d’un traitement sobre de l’actualité. L’impression que ce journal pourrait devenir un produit de starisation, plutôt qu’un espace de transmission d’informations, s’en trouve renforcée.
 

 

 

 

La calamiteuse interview de Marion Cotillard :

La controverse a réellement éclaté après une interview de Marion Cotillard ce lundi 15 septembre. Invitée à parler de son dernier film, l’actrice a été interrogée par Léa Salamé sur sa séparation avec Guillaume Canet. Une question qui a surpris pour plusieurs raisons : elle est personnelle, hors sujet pour la promotion du film, et semble relever d’une curiosité plus “people” que journalistique.
Au-delà de la maladresse, certains l’ont jugée sexiste : si une question de cette nature est posée à une femme, on peut se demander si le même ton aurait été adopté pour un acteur masculin. Ce qui donne l’impression que l’émotion ou le voyeurisme prennent le pas sur le propos strictement informatif.
 

 

 

Un journal pro-pouvoir :

La critique la plus structurée vient sans doute du syndicat CGT de France Télévision , qui a publié un communiqué très dur envers ce nouveau 20h. Le syndicat qualifie ainsi le journal de Léa Salamé de “journal d’Ancien Régime”. Cela a été particulièrement visible pour décrire les manifestations du 10 septembre : les causes du mécontentement sont occultées, on les assimile à l’extrême droite et les forces de l’ordre sont mises en avant. Pour finir, les invités sélectionnés donnent l’impression que le journal soutient le pouvoir en place.
 

Selon les instituts de sondage, près d’un Français sur deux soutient le mouvement « Bloquons tout ! », mais le journal de Léa Salamé occulte totalement les raisons de la colère populaire, pour ne traiter cette journée que sous l’angle du maintien de l’ordre et des perturbations @cgtftv.bsky.social

SNJ-CGT – Syndicat National des Journalistes CGT (@snjcgt.bsky.social)2025-09-10T18:29:13.618Z

 

Pour conclure :

Léa Salamé n’est pas le problème principal (d’autant que de nombreuses critiques lui sont faites uniquement parce que c’est une femme et qu’elle est considérée “de gauche”). Son arrivée au 20h, son style orienté vers le spectacle et ses maladresses cristallisent l’attention, mais elles ne sont que la partie visible d’un mal plus profond. Le véritable enjeu réside dans la mainmise de la bourgeoisie sur l’information publique. Avec Nathalie Saint-Cricq, réputée proche d’Emmanuel Macron, désormais à la direction rédaction nationale de France Télévisions, et Agnès Vahramian installée à la tête de France Inter, on assiste à une consolidation du pouvoir médiatique autour de figures proches de l’exécutif.
Dans ce contexte, le service public ne joue plus son rôle de contre-pouvoir. Les sujets brûlants comme la crise sociale, les inégalités, les violences policières, les catastrophes environnementales sont soit minimisés, soit transformés en séquences spectaculaires, comme si l’émotion individuelle suffisait à recouvrir la gravité collective. C’est ainsi que le journal de Léa Salamé, avec ses maladresses et ses dérives, devient un symptôme d’une tendance plus large : celle d’un paysage médiatique de moins en moins indépendant, où le pouvoir politique impose ses priorités et son récit.
 

Bonus :

Après Léa Salamé, c’est quand même la spécialiste des casseroles. Rappel quand elle considérait que les gens qui ne boivent pas d’alcool sont “chiants” :
 
Tweet liseré de jaune de @hallaiqusse disant "Léa Salamé vient de m’agresser au monop' parce que j’ai pris du déo sans alcool ???"

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Commentaires 2

1 Réponse Replier
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Lorton (invité)

Le 18/09/2025, à 09:09

Saint Cricq n'est pas du tout a la tête de France télé. Elle est directrice de l'information de France 2.
Delphine Ernote est la présidente.

Maxime

Le 18/09/2025, à 09:17

Coquille de notre part, c'est modifié !

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