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Pourquoi le rose fait encore peur aux hommes en 2025 ?

Par Maxime 05/09/2025

Les raisons ont beau être connues, cela ne change pas beaucoup.

Le rose, couleur aujourd’hui associée au féminin, reste pour beaucoup d’hommes une teinte difficile à revendiquer. Porter une chemise rose, acheter un objet de cette couleur ou offrir un jouet rose à un garçon provoque encore des regards interrogateurs, voire des moqueries. Mais cette résistance n’est pas naturelle : elle est le fruit d’une construction historique, culturelle et sociale.
 

Dans l’histoire :

Historiquement, l’association des couleurs au genre était différente. Jusqu’au XIXème siècle, le rouge et ses déclinaisons, dont le rose, étaient considérés comme des couleurs viriles. Le rouge, couleur du sang, de la guerre et de la puissance, ornait les uniformes militaires et les vêtements masculins. À l’inverse, le bleu, associé à la Vierge Marie, symbolisait la douceur, la pureté et la féminité. Ce n’est qu’au début du XXème siècle, notamment sous l’influence de la mode et du marketing, que les codes se sont inversés : le rose est devenu “couleur des filles”, le bleu celle des garçons. Ce basculement n’a rien de biologique ou de naturel, il illustre la manière dont la société fabrique des symboles de genre arbitraires.
 

 

 

Fille, c’est fille et garçon, c’est garçon !

Cette logique s’impose très tôt, notamment à travers les jouets. Dans les rayons des magasins, la séparation est nette : d’un côté les poupées, cuisines miniatures et accessoires roses destinés aux filles ; de l’autre, les jeux de construction, voitures et figurines bleues pour les garçons. Cette mise en scène codée inculque dès l’enfance qu’un garçon qui aime le rose transgresse une frontière sociale. Les couleurs deviennent alors un marqueur identitaire : elles disent non seulement “qui tu es”, mais aussi “ce que tu dois être”. Le rose, réduit au féminin, devient interdit aux garçons, sous peine d’être moqués ou jugés.
 

 

 

Une homophobie latente :

À cette pression s’ajoute une dimension encore plus sensible : l’homophobie. Dans une société où l’hétérosexualité est érigée en norme, tout signe perçu comme “efféminé” chez un homme est suspect. Porter du rose, c’est risquer d’être catalogué comme faible, sensible, voire homosexuel — une insulte encore trop fréquemment utilisée dans les cours de récréation. La peur d’être rejeté, stigmatisé ou remis en cause dans sa “virilité” alimente donc la réticence masculine face à cette couleur. Ici, ce n’est pas le rose en lui-même qui dérange, mais ce qu’il symbolise : une remise en question de la masculinité traditionnelle.
 

 

 

Pour conclure :

Malgré tout, les codes évoluent. Depuis quelques années, certaines figures publiques (sportifs, chanteurs, acteurs) réhabilitent le rose dans la mode masculine. Des chemises pastel aux baskets fluorescentes, la couleur s’impose progressivement comme un signe d’assurance, voire de modernité. Porter du rose n’est plus forcément un aveu de faiblesse, mais peut devenir une manière de défier les normes. Cette réappropriation reste cependant fragile, car elle dépend du contexte social et de la manière dont elle est perçue par le groupe.
 

Bonus :

L’apprentissage du genre, c’est dès l’enfance :
 

 

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