Il y a sur le corps humain une toute petite zone qui semble provoquer bien plus de panique qu’elle ne le devrait : le téton. Quand il est masculin, il ne suscite pourtant aucune réaction. Quand il est féminin, il devient immédiatement objet de scandale, de censure ou de désir. Ce paradoxe illustre à lui seul l’inégalité des regards portés sur les corps.
 

Censuré !

Sur les réseaux sociaux, la règle est claire : le téton féminin est interdit. Instagram, Facebook et consorts considèrent qu’il relève de la sexualité ou de la pornographie. Cette vision n’est pas universelle, mais elle est fortement influencée par le puritanisme américain. L’exemple le plus célèbre reste l’”incident” du Super Bowl en 2004, quand la chanteuse Janet Jackson a vu son téton dévoilé une fraction de seconde. Cet accident a déclenché une avalanche de scandales médiatiques et de sanctions. Révélant la charge morale et politique attachée à cette petite partie du corps féminin.
 
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Dans l’espace public :

Dans l’espace public, le double standard se prolonge. Qu’une femme marche dans la rue avec les tétons visibles sous son haut, et elle sera aussitôt sexualisée. Le froid ou la matière du vêtement suffisent à dessiner une pointe qui devient, pour beaucoup d’hommes, un signe érotique, une invitation supposée. Ce qui est purement physiologique se transforme en prétexte à commentaires, regards insistants, voire agressions. Dans le même temps, les hommes peuvent déambuler torse nu à la plage, dans un parc ou même dans la rue, sans que leur torse nu ou leurs tétons n’éveillent le moindre débat.
Cette asymétrie souligne une logique patriarcale persistante : le corps masculin appartient à l’espace public, le corps féminin doit rester caché, sous peine de provoquer ou de déranger. Le téton devient ainsi un champ de bataille miniature, révélateur de la manière dont les sociétés organisent le contrôle des corps des femmes.
 
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Vers une réappropriation du téton féminin ?

Pourtant, les choses évoluent. Des mouvements comme Free the Nipple dénoncent cette absurdité et militent pour l’égalité des torses depuis 2012 ! Des artistes et militantes utilisent le téton comme symbole d’émancipation, forçant les plateformes numériques à se confronter à leurs politiques de censure. Dans certains contextes, l’allaitement en public ou le naturisme participent aussi à la normalisation du téton féminin. Rappelant qu’il n’a pas intrinsèquement plus de potentiel érotique que celui d’un homme.
 
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Pour conclure :

Au fond, la peur des tétons féminins n’a rien à voir avec le téton lui-même : elle révèle une peur du corps féminin libre, visible, non soumis au regard masculin. Tant que ce bout de peau restera interdit, c’est la preuve que l’égalité des corps est encore à conquérir. Car les tétons n’ont pas de genre ; c’est la société qui décide de leur en attribuer un.
 
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L’ère « Free the Nipple » a commencé et je n’ai jamais regardé en arrière. Je n’ai plus acheté de soutien-gorge depuis ma dernière année de lycée.

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The Instigator : Il n’y a pas besoin de faire ça à 51 ans.
Claire : Tu as raison, pourquoi sa main est-elle là ? Libère le téton.

Bonus :

Les tétons, c’est déjà compliqué à comprendre pour certains hommes. Imaginez les poils :