10 idées reçues sur le suicide
La réalité du suicide est plus complexe qu'on ne l'imagine. Voici dix idées reçues à déconstruire pour mieux prévenir et soutenir.
Parler du suicide reste difficile, et les idées reçues qui l’entourent aggravent encore le silence et la stigmatisation. Elles empêchent souvent de repérer les signes d’alerte, de comprendre la détresse, ou d’accompagner les personnes en souffrance.
Suite au suicide d’Olivier Marleix, des commentaires douteux, complotistes et remplis d’idées reçues sur le suicide et la dépression ont inondé internet. Petite remise au point avec @psy_massondavid.
Suicide : 10 fausses croyances à déconstruire d’urgence :
Info utile du jour en #psychiatrie: les 🔟 principales idées reçues sur le suicide.
Entre banalisation, instrumentalisation et expertises bidon qui pullulent dans cette triste actualité, il faut remettre un peu de clarté.
C'est important, et c'est maintenant⬇️#préventionpic.twitter.com/yh04sukH3C
— David Masson (@psy_massondavid) July 13, 2025
Cette épidémie de suicides est étonnante…
Ces gens se donnent la mort parce qu’ils savent trop de choses ?
1️⃣"Il y a une épidémie suspecte de suicides en France"
❌️
Chaque année, près de 10000 personnes meurent par suicide en France.
Soit 28 par jour, environ 1 PAR HEURE.
+que les morts sur la route.
Ce n’est pas une “épidémie récente”mais une urgence de santé publique silencieuse pic.twitter.com/NnQfazlwXa— David Masson (@psy_massondavid) July 13, 2025
“depuis quand les gens se suicident dans laisser un mot à leurs proches ?
et vous grand benêt vous gobez la thèse du suicide”
2️⃣“Il n’a pas laissé de mot, donc ce n’est pas un suicide”
❌️
La majorité des suicides ne s’accompagnent pas de lettre, ni d'explications du geste à ceux qui restent.
L’absence de mot ne prouve en réalité rien du tout.
Elle ajoute au chagrin des questions sans réponse pic.twitter.com/AUiyB7b4e0— David Masson (@psy_massondavid) July 13, 2025
“Il s’est suicidé. Personne ne mérite de mourir. Mais c’est son choix”
3️⃣"Le suicide est un choix"
❌️
C’est d’abord la conséquence d’une souffrance psychique intense, qui mène à une crise suicidaire.
Dans cet état, la mort peut apparaître comme la seule issue possible pour éteindre la douleur.
Ce n’est pas un choix.
C’est une impasse pic.twitter.com/eep8f9sCUT— David Masson (@psy_massondavid) July 13, 2025
4️⃣"Il souriait, il ne pouvait donc pas aller si mal”
❌️
Ce qu’on voit n’est pas toujours le reflet de ce qui se vit.
On peut afficher un magnifique sourire… même en pleine crise suicidaire.
Ce n’est pas un bon critère pour repérer la détresse#masquagepic.twitter.com/ZWlYtKyhCW— David Masson (@psy_massondavid) July 13, 2025
“Je serais très étonné qu’il se soit suicidé. Il avait pas l’air déprimé du tout. Bien au contraire. #marleix”
5️⃣"Il n'a pas l'air déprimé, ça ne peut pas être un suicide"
❌
Si le suicide est un risque important dans une dépression, il peut aussi survenir dans des troubles divers (troubles bipolaires, schizophrénie, addictions…)
Il peut même arriver sans pathologie#AttentionRaccourcispic.twitter.com/DeqfPp6tLS— David Masson (@psy_massondavid) July 13, 2025
“C’est comme pour le suicide en général ceux qui en parlent avant, sont ceux qui passent le moins à l’acte.”
6️⃣"Les personnes qui parlent du suicide ne passent pas à l’acte"
❌
Idée recue tenace, parler de suicide est souvent un appel à l’aide à prendre au sérieux. Beaucoup de personnes qui ont fait des tentatives ou en sont décédées en avaient parlé auparavant. Parfois discrètement. pic.twitter.com/PsnE6DsZDh— David Masson (@psy_massondavid) July 13, 2025
“#JeNeSuisPasSuicidaire”
7️⃣"Je ne suis et ne serai jamais suicidaire"
❌
On ne peut que le souhaiter.
Mais personne n’est totalement à l’abri.
Une crise suicidaire peut survenir chez le jeune en difficulté, l’adulte actif, la personne âgée…même un parlementaire respecté.
➡️Faisons ⚠️ à nous, aux autres pic.twitter.com/XgO6yEr0cW— David Masson (@psy_massondavid) July 13, 2025
8️⃣"Le suicide, c’est un acte égoïste"
❌️
Dans une crise suicidaire, la souffrance déforme le raisonnement au point de faire croire que la mort soulagera les proches.
Les personnes ne veulent pas faire de mal.
Les dégâts du suicide sont immenses, mais jamais intentionnels— David Masson (@psy_massondavid) July 13, 2025
9️⃣"Il ne faut pas parler de suicide à quelqu’un qui va mal, ça lui donnera des idées"
❌❌
Poser la question directement n’incite pas au passage à l’acte.
Bien au contraire!
Cela ouvre un espace de parole, permet d’évaluer la souffrance, envoie une bouée pour survivre pic.twitter.com/1VbZHF5sAW— David Masson (@psy_massondavid) July 13, 2025
🔟 "Contre le suicide, il n’y a rien à faire"
❌
Chacun peut agir pour la #préventionsuicide en réalité
Par exemple:
–connaître le ☎️ @3114_appel
–signer la pétition "Le suicide, une mobilisation pour pouvoir en parler" objectif 10 000 signatures ✍️👉https://t.co/T1pVqx6E1b— David Masson (@psy_massondavid) July 13, 2025
🔥Ces 10 idées reçues sur le suicide, ensemble on peut les faire reculer!
🔁 RT ce thread, chaque partage peut sauver une vie. Et abonnez vous pour ne rien rater des infos en #psychiatrie
Agissons ensemble. C’est important, c'est urgent.— David Masson (@psy_massondavid) July 13, 2025
Parler du suicide sauve des vies. Soutenez cette pétition qui doit réunir 10.000 signatures avant le mois de septembre. Plus que d’une pétition, il s’agit d’un projet de Papageno pour ouvrir la voie vers une société où celles et ceux qui souffrent trouvent de l’aide, et où ceux qui aident trouvent les mots justes.
Le suicide est la deuxième cause de décès chez les 15-24 ans. Il représente 16% des décès dans cette tranche d’âge après les accidents de la circulation, en France comme à l’international, indiquait l’OMS en mars 2020. Les chiffres, déjà dramatiques, ont explosé après la crise du coronavirus. Pourtant, parler des gestes suicidaires chez les adolescents reste un sujet extrêmement tabou et mal compris.

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